vendredi 19 décembre 2014

Le vrai sur-homme

Dostoïevski, Tolstoï, Camus,  Sartre , il faut impérativement   ajouter   Schopenhauer  et   Nietzsche pour  aboutir  à  l'ébauche  ,  une "esquisse"  ;-)   d' un  homme  total
.
L'homme,  Dieu,  le social  et la politique ....

Pour les quatre  premiers ,  un clivage  possible  :   Dostoievski comme  Camus  sont surtout  dans l'analyse Tolstoï  et  Sartre tentent  l'action .

N.B. Ce clivage  devrait  éclairer  leurs   positons respectives  sur  l'art ?
La beauté sauvera le monde pour   Dostoievski (je n'ai  toujours pas retrouvé  l'origine  exacte  de la citation  mais  Stepan  Trophimovitch  dans les  Possédés  le clame  haut  et  fort  !1 )
L'art  véritable  ne  peut  être que  d'inspiration  divine   selon  Tolstoï  , tout  le  reste  est méprisable
Le beau  pour Camus  je ne connais  pas trop  ses théories  esthétiques
Sartre  ?  assez sévère  si  l'on  en  juge   par  son  Baudelaire
Schopenhauer :  l'art  est le  meilleur très relatif de  la production  humaine  si  tant  est que l'homme  est capable  de  vivre  bien  et  beau  , si le bien   et  le beau  existe  dans  la  dimension  de l’humain ,  avec  un  faible   très marqué pour   la  musique   ; l'exception  !
Quant  à  Nietzsche  ... tout  un  programme  que je ne connais pas assez 

1)   dans l'Idiot  mais oui  , bien  sûr  , ne  pouvait   être dite que par  un  utopiste  !

jeudi 25 septembre 2014

Penser à quelqu'un


La présentation  de ce livre par  Robert  Maggiori dans Libé  de ce jour  me poursuit  depuis ce matin  . Je ne suis pas  sure  de  résister  mais   encore un livre   , est-ce bien  raisonnable  !!! 
Maggiori  a le don  de  me tenter  et  encore une fois  je   sens la nécessité   de  rappeler   combien  je suis attachée  à  la  presse  écrite  .  Je n'ai pas sauter le  pas  , je lis  toujours  chaque  matin  mon  quotidien  au  petit  déjeuner  et  son contenu  bien  souvent  détermine   mes réflexions de la journée  .
Je n'ai  pas  encore   trouvé  cette même  richesse par mes   parcours  sur le   web  .  Je n'arrive pas à  m'arreter  sur  une   page   sur  écran  comme  je   m'attarde  sur   le  papier  .
Cette impression  persistante  de  l'éphémère  sur le  web  me parait bien  réelle   , bien  trop  ! 
Un clic  de souris et  la   pensée  s'envole    vers d'autres  informations  qui  écrasent la précédente et  j'ai bien  peu  l'opportunité de   faire  réapparaitre  la  page  .
précisément   l'article  commence par    ces  inépuisables  définitions  de  la pensée  . , plus exactement  de  l'activité de l'esprit  qui consiste à   penser   .
 Penser  ,  reflechir  ,  imaginer,  concevoir ,  raisonner  (actif)
 Penser    prolongement  des sens   sentir, entendre    rêver  aussi   (passif)
Mais   c'est pour mieux  montrer  combien   penser   à  quelqu'un  est  différent   : penser  à   .un autre verbe.
Sujette aux idées  fixes  , la démonstration est  facile   ..
De la pensée  à  l'obsession  qui  vous  coupe du monde   ou qui  crée   entre    ce qui  n'est pas  votre obsession  et vous  mêmes avec votre idée  fixe  ,  un écran étanche , ou  plus vrai :  deux  niveaux de pensée   et  même  d'existence  .
Amour  ou  haine ,  positive   ou  négative   cette  "pensée  à"  est  destructrice  au  moins  dans les relations  au  monde  ordinaires  .
 Je pense  qu'on  peut   étendre  cette  réflexion à tout  ce qui ne se plie  pas  à  une pensée  rationnelle  .
Il me faudrait le  livre  :-)

Lisons  ..

   A propos

Le but de ce livre est  simple: il  consiste à  expliquer   pourquoi"penser à quelqu'un   "  ce  n'est pas  comme  "penser   à quelque  chose", mais pas  non  plus une exception pour la pensée  ,  ni dans  la vie .  Bien plutôt  un  modèle pour la  pensée, et  une orientation  dans la vie.¨


Première partie   :  ce  n'est pas comme penser à  quelque  chose

-Toi  tu  es  amoureux 

F.W. part  sur  une   reflexion  que lui  fit  sa grand-mère  dont il   se  souvient  qui  l'a troublé,  qu'il  a  ressenti  comme  une intrusion . Comment a-t-elle vu  .  Quelque  chose d'absent
Là  je m'interroge  :  pourquoi  la nécessité  de l'absence . Ne peut-on  penser  à quelqu'un qu'en son absence ? ou  bien  le  cas traité est-il  défini  par  cette absence  >> penser  à  quelqu'un  d'absent 
Pour ma  part   jusque là ,   pas trop  d'accord  Une mère  par exemple qui  regarde  son  enfant    peut  très bien  être  en situation ou en état de penser  à   lui . mais  FW va surement  justifier ...
Il semble  que le  triangle (sujet qui  pense  ,  la grand-mère  et  l'absent objet  de la pensée ) soit  important . illustration  cette  phrase  exprimée dans  la jalousie.

Notre  pensée  quand  on  pense à  quelqu'un  est   visible par un tiers >>sentiment d'intrusion >>viloence 
A qui pensez-vous  et non  à  quoi  pensez-vous ?  

-Je pense   à  toi 

Impossible d'imaginer  ces mots  de  façon  neutre

à cause  du  " toi  " complément  qui change  tout.
la pensée devient parole  vivante . autant que  dans  un  dialogue.(Martin  Buber  ( le Je et le Tu )
Activation  de la   relation  ,La pensée  dans le   "je pense  à  toi " est dominée par l'émotion
(Vincent  Delecroix , chanter  , reprendre la  parole)
Penser  n'est pas  transitif
/Sartre "je pense  à  Pierre  qui  n'est pas  là .

je pense:

Pare l'absence de la personne   à qui  nous  pensons  nous  prenons  conscience plus que  jamais  de  notre existence ,séparée, distincte  , individuelle Descartes avait  raison  :-)
cogito  sum cependant cruel cogito et cruelle existence  qui  se  révèlent  au  moyen  d'une  distance 
>> conscience  malheureuse  d' Hegel
(distinguer  pensée malheureuse   où  l'on retrouve  Steiner    origine  de la pensée   triste  et  pensée  malheureuse  par  ce que  des faits  malheureux  (qui  pourraient  être  aussi  heureux d'ailleurs ) , sont associés  à  la  pensée 
Quoi qu'on fasse  la  pensée  ne  résoudra  pas  l'absence  malgré  l'illusion  qu'elle peut parfois crer  "le coeur  sait qu'il n'a  pas ce pouvoir magique et  que la pensée continue à se définir  sans  lui à la fois  par son plein  et  son vide, produisant  aussi bien la douceur de l'illusion  que la cruauté de la desillusion qui  parfois suivra Plus encore ce déchirement  créera ou  réveillera en nous un  vide  et   plus qu'une absence  , un manque, une détresse, peut être autant  constitutifs de nous  mêmes, de notre subjectivité , ce que nous  croyons  être N'est-ce pas aussi par  lui  que nous nous sentons exister  ?

Il  va donc  jusqu'au plus intime ce déchirement lié   à  l'absence . Mais il  va également au  plus  ouvert, au  plus universel.
D'où ce mode de penser  qui  crée  l'empathie  , la compassion  etc....
Il se peut  que ce soit   tout l'espace de la  pensée et  du  monde  qui  s'ouvre (ou qui  risque  de  refermer) avec  elle.
Penser  à quelqu'un  Quoi  de plus simple ?  Mais tout pourrait bien  s'y  ajouter   .

Untel,  unetelle

Mes pensées vont et viennnent. Elles butent  sur ces étranges  ilots rocheux que sont les autres.
 A condition  de ne  pas  penser   à  quelqu'un colme  à  un   objet  à une chose   , ce qui  devrait  être un  principe.
Impératif Kantien  :  Ne jamais traiter quelqu'un comme  un  moyen  mais  comme  une fin .

Penser  à  quelqu'un  c'est   à  la   fois plus et  moins  que   de penser  aux  utres
 Il est impossible de  penser  à  tous  comme  de penser  à quelqu'un .
Risque et chance à  la fois

      Style:
Penser  à  quelqu'un  c'est penser  à   style

   Imagination :

Question  vitale  , esthétique ,  morale Comment imaginer  quelqu'un ?
d'abord "individuer"
Camus  mettait  à la racine du  mal  et  de la cruauté  le manque  d'imagination
Dès que je pense à  quelqu'un je l'imagine
Nous pensons à  quelqu'un  comme à  un  personnage   ou  a un personnage  comme   à  quelqu'un

Associations:

Je pense à  toi   et  nos pensées  ne sont pas  seulement  vagabondes et libres  , mais revenantes  et liées

(les catins  de  Diderot  dans le neveu de  Rameau 

Les associations entre les  idées  renverraient  -elles  aux relations entre  les êtres

Attachements  (nous  y voilà  ! )  

Nous ne choisissons pas  ou  du  moins pas toujours   ceux  à  qui  nous  pensons  et  surtout (paradoxalement) à  ceux à qui nous pensons le plus .parce que   notre pensée  à  surgi  de la relation 

nature primaire  de l'attachement:

Attachement   : désigne  le besoin  primaire d'une relation  à  un  autre  être  singulier

L'attachement  vient avant l'esprit   et  la cognition  dans le  developpement humain 

Serge lebovici "l'objet  est investi avant  d'être  perçu il est aimé ou haï avant  d'être  manipulé et  connu ..

Dedoublement,   égalité  (le contraire   de  l'autre   objet  .condition  pour  penser  à   quelqu'un 

(pas très clair   ...) 

Amour et   haine 

Rousseau : On  ne  se passionne   pas  pour  les  êtres insensibles  ...... Ce qui  nous sert on le cherche ,  mais  ce qui  veux nous servir  on  l'aimeCe qui nous  nuit on  le  fuit mais  ce qui  veut  nous nuire on  le hait  

penser  à  quelqu'un n'est jamais  neutre   c'est  immédiatement ou  l'aimer ou  le haïr.

  sur  youtube
























vendredi 12 septembre 2014

les origines ethniques des européens


A lire avec précaution  ,  (voir  le commentaire  sur  Amazon qui   me  parait   fondé. )
http://www.amazon.fr/origines-ethniques-Europ%C3%A9ens-Georges-Cerbelaud-Salagnac/dp/2262008574/ref=sr_1_3?ie=UTF8&qid=1410544562&sr=8-3&keywords=les+origines+ethniques+des+europ%C3%A9ens.
 N'étant pas spécialiste , je m'abstiens de  lecture .
Certainement de bonnes choses interessantes  mais difficile de faire le tri  .
C'était  tentant   mais  l'ampleur  du  sujet  incite à  la prudence  .
Parti-pris fondamentaliste chrétien mis en  avant   par   l'auteur  du  commentaire  et  dont  on  trouve la preuve  dès les premières  pages  (Référence   privilégiée  à  la Genèse)
Dommage  la trame  du  livre  était  séduisante  .

lundi 18 août 2014

Tolstoï : Qu'est-ce que l'art ?

Hou !!!  Si  ce n'était pas de  Tolstoï, je serais  effrayée  , c'est une condamnation  radicale   de   l'art   moderne   incluant  le romantisme ,  les impressionnistes  , les  symbolistes  les décadents  ,  sans parler  de  l'art  contemporain  qui   dessinait   son  profil  à  l'époque  ou  Tolstoï  à écrit  son  livre  .
 "il ne peut  y avoir  d'art  sans conscience  religieuse  et  la  beauté n'est qu'une  perversion  de   l'art  .
Un  commentateur  sur   Amazon  définit  très bien  l'essai  de  Tolstoï
Je me  permets de le reproduire son  message ici  , il  est parfait   (à mon sens  )  :
3.0 étoiles sur 5 La conscience religieuse, 16 avril 2013
Par 
Ce commentaire fait référence à cette édition : Qu'est-ce que l'art ? (Broché)
Dans ce texte très étonnant Léon Tolstoï explique sa vision sur l'art et le but de l'art.

L'art, la religion, les classes, le professionnalisme
Pour Léon Tolstoï, l'art est une activité humaine qui consiste à transmettre des sentiments (des émotions) par des signes extérieurs. L'art ne consiste pas à créer de la beauté ou du plaisir ou à exprimer des émotions, mais à infecter les spectateurs, les lecteurs ou les auditeurs avec des sentiments. La valeur de ces sentiments doit être déterminée par la conscience religieuse (chrétienne), qui nous dicte ce qui est bon ou mauvais. Le critère de base pour désigner ce qui est bon, est la vie fraternelle de l'ensemble des populations sur terre. Le but de l'art consiste donc à transférer du domaine de la raison au domaine des émotions, la vérité que le bien-être de la population mondiale consiste dans son unité et dans le remplacement de la violence par l'amour (le Royaume de Dieu).
Malheureusement, les classes supérieures, les plus grands `consommateurs' d'art moderne, ont perdu la foi. Ils ont réduit l'art à la transmission de sentiments de vanité, d'amusement et de luxure. L'art est devenu artificiel, insincère et perverti. En un mot, une prostituée.
La sincérité de l'art a également été considérablement affaiblie quand les artistes sont devenus de purs professionnels.

Les moyens et les fins artistiques
Pour Léon Tolstoï, l'art `chrétien' peut être religieux (la transmission de sentiments concernant Dieu) ou universel (la transmission de sentiments quotidiens simples).
Des dissimulations délibérées visant à éveiller la curiosité, la révélation de nouveaux aspects de la réalité ou la mise de points d'interrogation dans une aeuvre n'aident pas, mais entravent la véritable transmission artistique. La poésie herméneutique n'est qu'une suite de mots incompréhensible, alors que le réalisme et le naturalisme ne sont pas plus que des contrefaçons de la réalité.

Évaluation
En effet, une des essences de l'art est la transmission de sentiments (d'émotions) dans le lecteur, l'auditeur ou le spectateur. Mais, la conscience religieuse (chrétienne) ne peut en aucun cas être considérée comme le (seul) critère pour déterminer si l'art est bon ou mauvais. L'art peut aussi transmettre des messages (émotionnels) sur des réalités sociales ou politiques (guerre, paix), sur la psychologie humaine (amour, haine) ou encore sur des réalités potentielles (de l'anticipation).
Les messages peuvent, bien sûr, être transmis sous une forme attrayante, suscitant la curiosité du lecteur/spectateur.
L'analyse de la poésie herméneutique ne vaut peut-être pas la peine (en fin de compte elle ne cache souvent que des sentiments/messages simples), mais les exemples que Léon Tolstoï donne, sont très compréhensibles.
In fine, l'argumentation de Léon Tolstoï concernant la transmission de sentiments simples devient une caricature, quand il rejette le Faust de Goethe parce que la pièce de théâtre n'est qu'une imitation d'anciennes aeuvres d'autres écrivains, ou, quand il appelle les dernières compositions de Beethoven (y compris sa 9me symphonie) du charabia artistique, parce que Beethoven était sourd quand il les a composées.

Ce texte controversé ne peut être recommandé qu'aux fanas de Léon Tolstoï et qu'aux professionnels de (histoire de) l'art.
http://www.amazon.fr/review/R4QSDA08GU60K/ref=cm_cr_dp_title?ie=UTF8&ASIN=2130554407&channel=detail-glance&nodeID=301061&store=books


Ceci  dit  par ce que  c'est  Tolstoï on ne peut s'empecher une  certaine  sympathie  lorsqu'il  parle  d'art   dévoyé  par  le  marché de  l'art   et le professionnalisme  , lorsqu'il  regrette   toutes les energies dépensées  dans  des projets  futiles   quand    tant  de  misère  pourrait  être  soulagée  par  les sommes englouties dans des  expériences  artistiques  contestables  .... quand des fortunes croupissent   dans  descoffres-forts   ... quand  l'élitisme creuse  l'abîme  entre ceux qui  ont accès  à  l'art   et  ceux  qui en sont  exclus  .
Il n'a  pas tort  non  plus  quand   il affirme   que  les critères  esthétiques dans nos sociétés  occidentales  sont rarement  sincères et  authentiques  mais plus souvent   artificiels  et subordonnés  aux  lois de ce qu'on appelle  aujourd'hui  merchandising .
A mon avis  otez  à son  jugement  la conscience  religieuse   et  nous  retrouvons  beaucoup des fondements du  communisme   ou encore peut-être bien  des échos à certaines théories  bouddhistes
 Romain  Rolland  le  définissait  comme  un anarchiste  chrétien ..
Peut  être  faut-il  aussi   retenir  de  l'expression  conscience  religieuse   que   l'étymologie  stricte  du  mot  religieux  :  encore que  ... :
  Il y a deux sources étymologiques du mot "religion" : relegere (cueillir, rassembler) et religare (lier, relier)

- relegere, de legere (cueillir, rassembler). Cette filiation sémantique et formelle trouve sa source dans Cicéron et est soutenue par Benveniste. C'est l'expérience de la sacralité, voire de la sainteté, de l'indemne sain et sauf : recueillir pour revenir et recommencer, dans une attention scrupuleuse, dans le respect, la patience, avec pudeur et piété. C'est l'être, l'essence, la chose même de la religion.
- religare, de ligare (lier, relier). C'est une étymologie probablement inventée par les chrétiens : la religion comme lien, lien social, croyance, lien fiduciaire, crédit fait au tout-autre en sa bonne foi, expérience du témoignage, obligation, ligament, devoir, dette entre hommes ou entre l'homme et dieu.
Ces deux sources sémantiques se croisent. Tout en critiquant Benveniste, en insistant sur le fait que l'étymologie ne fait jamais loi, Jacques Derrida les prend au sérieux. La distinction est "quasi-transcendantale". Elle correspond à deux veines irréductibles de la religion. La répétition de cette division est, "en vérité", l'origine de la répétition, la division du même.
Tant que la religion n'est pas instituée, il n'y a pas de terme commun à ce que nous appelons religion, il n'y a pas une chose une et identifiable que tous s'accorderaient à appeler religion. Unifier les deux termes, c'est résister à la disjonction, à l'altérité absolue. ( http://www.idixa.net/Pixa/pagixa-0709031246.html)

Et encore parce que  c'est  Tolstoï j'aimerais  bien m' y attarder  davantage  ...

Baudelaire , Verlaine ,Mallarmé   Pouchkine  ,  Wagner,  Beethoven  , les impressionnistes sont condamnés
Millet , Dostoievski  (difficile  à  comprendre  !) les contes et légendes populaires ont sa faveur   
Ah encore :  l'objet de  la  beauté se résume  au  plaisir .

lundi 4 août 2014

Tolstoï par Romain Rolland

Passionnant . J'adore cette manière de Romain Rolland d'admirer sans édulcorer les faiblesses qui sont fatales chez les passionnés. La critique des "Ecrits sur l'art " est un régal notamment bien évidemment quand il s'agit de musique.

mercredi 23 juillet 2014

Sacré et profane (dans la musique )

Quatrième de couverture :
"Du Moyen  âge,  époque   pendant laquelle   toute  expérience  musicale  était vouée  à  la divinité,  au   XXéme  siècle , où  il  est de bon ton  de déplorer   la fin  du sacré , ce livre  est un questionnement  sur  e  sacré et  le profane en musique. Faut-il  trouver  des passerelles entre   ces deux  notions ou  alors  les  opposer ?  Leurs rapports sont  complexes :  sont-ils  conflictuels ?
Les  Textes présentés ici  poussent  plutôt  au  dépassement des contraires et  à  l'abandon  d'une opposition un peu  convenue.  S'ils  témoignent de   la présence  et  de   l'influence des thèmes  sacrés  dans la création  musicale, ils expriment  aussi  l'évolution  des normes  et  du  vocabulaire  de la  musique  sacrée, ainsi  que l'émergence de  techniques  nouvelles  de  composition et  la  force   de  rituels sociaux qui ont permis  le rapprochement  du  sacré et  du profane."

dimanche 8 juin 2014

Ecrits sceptiques de Bertrand Russell

Essais sceptiques

Responsables : Bertrand Russell, préface de Mathias Leboeuf, traduction de André Bernard
Belles lettres , Paris
collection Le goût des idées , numéro 8 , (janvier 2011)

Résumé

Prenant pour point de départ l’irrationalité du monde, B. Russell offre par contraste un point de vue paradoxal et subversif : la croyance en la capacité de la raison à déterminer les actions humaines. Ces essais (1928) avaient pressenti les horreurs qui résultèrent des passions irrationnelles issues des convictions religieuses et politiques, aussi connurent-ils un large succès. 
( http://www.laprocure.com/essais-sceptiques-bertrand-russell/9782251200088.html )

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Contre l'irrationnel, Bertrand Russel propose le doute

Par , publié le

Le scepticisme de Bertrand Russell est un plaidoyer en faveur de la tolérance religieuse et politique.


En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/livre/contre-l-irrationnel-bertrand-russel-propose-le-doute_990145.html#fa4fMlFS7bfTGu2m.99
Mathématicien, logicien et philosophe, Bertrand Russell (1872-1970) est l'un des esprits les plus brillants du Royaume-Uni. Auteur des Principia mathematica (1910-1913), ouvrage majeur de la logique moderne rédigé avec son ami Whitehead, et partisan d'une philosophie scientifique fondée sur l'analyse logique, il fut aussi un moraliste et un philosophe engagé. En 1916, son pacifisme lui coûte d'être démis de ses fonctions au Trinity College à Cambridge et d'être incarcéré quelques mois. Il recevra en 1950 le Nobel de littérature, pour avoir été "au travers de ses nombreux écrits le porte-parole de la libre pensée et des idéaux humanistes".
Dans ses Essais sceptiques, publiés en 1928, Russell propose, avec humour, une doctrine dont il craint qu'elle paraisse "terriblement paradoxale et subversive", à savoir qu'"il n'est pas désirable d'admettre une proposition quand il n'y a aucune raison de supposer qu'elle est vraie". Le scepticisme rationnel ne consiste pas à douter de tout, au point de ne plus pouvoir agir. Russell reconnaît tout résultat scientifique établi, non comme absolument certain, car, même s'ils sont d'accord, les spécialistes peuvent se tromper, mais "comme suffisamment probable pour fournir la base d'une action rationnelle".
En revanche, le degré de passion et d'intolérance avec lequel sont défendues les opinions religieuses et politiques pour lesquelles les hommes acceptent de se battre mesure précisément le manque de raisons logiques en leur faveur. Au fil de pages consacrées aux sujets les plus divers, la superstition, le bonheur, l'intolérance religieuse, l'éducation ou encore le puritanisme, Russell s'emploie à montrer que seule une bonne dose de scepticisme peut déjouer les illusions qui nous font adhérer aux croyances irrationnelles et croire, par exemple, que les actions guidées par la haine de l'autre sont en réalité commandées par l'amour de la justice. Ce plaidoyer sceptique pour la tolérance et la libre pensée repose sur la conviction qu'il est possible d'augmenter notre capacité à former des jugements rationnels et de promouvoir ainsi la morale authentique, fondée non sur l'envie et la restriction, mais sur le désir d'une vie pleine et la recherche du bonheur

En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/livre/contre-l-irrationnel-bertrand-russel-propose-le-doute_990145.html#fa4fMlFS7bfTGu2m.99
 http://www.lexpress.fr/culture/livre/contre-l-irrationnel-bertrand-russel-propose-le-doute_990145.html
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les belles lettres   sommaire :
 

Essais sceptiques



Résumé   |   Sommaire   |   Critiques   |   Fiche technique
I- Introduction : de la valeur du scepticisme
II- Rêves et faits
III- La science est-elle superstitieuse ?
IV- L'homme peut-il être raisonnable ?
V- La philosophie au XXe siècle
VI- La machine et les sentiments
VII- Le Behaviourisme et les valeurs
VIII- Idéals du bonheur en Orient et en Occident
IX- le mal que font les « Hommes de Bien »
X- La recrudescence du puritanisme
XI- Le besoin de scepticisme en politique
XII- Pensée libre et propagande officielle
XIII- La liberté et la société
XIV- La liberté contre l'autorité dans l'éducation
XV- Psychologie et politique
XVI- Le danger des guerres de religion
XVII- Quelques perspectives gaies et autres
Bibliographie
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Sur Libération


Silhouette dégingandée, chevelure blanche en pétard, pipe à la bouche. Une tête qu’illuminent des yeux malicieux, posée sur un cou très fin. De loin, on dirait monsieur Hulot. Dire qu’il est le plus grand philosophe britannique du XXe siècle, qui a refaçonné tous les concepts des mathématiques dans la perspective du «logicisme», en les fondant non plus sur les axiomes arithmétiques mais sur la théorie des classes et des relations, en ferait un personnage trop austère. En fait, Bertrand Arthur William Russell est un drôle de zigue. Il se définit lui-même comme «un whig britannique», et dit avoir l’amour british «du compromis et de la modération». On ne le croit pas vraiment, car, Sir Bertrand, on songe à le situer partout, sauf dans une «position moyenne».
Pacifisme. Moyenne n’est pas son ascendance : né le 18 mai 1872 à Trellech, Monmouthshire (mort le 2 février 1970 près de Penrhyndeudraeth, pays de Galles), orphelin de mère à deux ans, de père à quatre, il est le 3e comte Russell, petit-fils de John Russell, Premier ministre de la reine Victoria. Hors norme, comparable à celle d’une rock star, est la gloire qu’il connut de son vivant, avant et après le prix Nobel de littérature qu’il obtint en 1950, et jusqu’à la création, avec Jean-Paul Sartre, du Tribunal contre les crimes américains au Vietnam. Peu modérée est sa vie sentimentale, qui le fit se marier quatre fois et aller d’aventure en aventure. Enfiévrés apparaissent ses engagements politiques et éthiques, qui le firent défendre, au prix de quelques séjours en prison, le désarmement nucléaire, le pacifisme, les droits des femmes, l’éducation non autoritaire, l’amour libre, et fustiger le dogmatisme, la religion, la pruderie, les injustices du capitalisme… Voudrait-on quand même avaliser l’amour de la modération, il faudrait probablement le chercher dans le rapport que Russell entretient avec la vérité. Bien que faisant pleinement confiance aux sciences, il ne pense pas que quelque chose puisse avoir, jamais, le statut de vérité absolue, ni, à l’inverse, que toutes les propositions prétendent s’équivaloir sans se soumettre au verdict d’une argumentation sensée qui en montrerait soit l’invérifiabilité ou la fausseté (absolue) soit la vérité (relative). Aussi Sir Bertrand penche-t-il du côté du scepticisme. Non un «scepticisme héroïque» à la Pyrrhon, rejetant la possibilité même de la connaissance vraie, mais un scepticisme soft, qui cultive la disposition à écarter toute hypothèse infondée, contrôle les opinions en les confrontant loyalement aux opinions adverses et oppose des raisons raisonnables aux égarements irraisonnables des croyances.
Publiés en 1928, au moment où il adjoignait de plus en plus à son travail de philosophe, de logicien et d’épistémologue un intense activisme politique, les Ecrits sceptiques n’ont pas peu contribué à la renommée de Bertrand Russell. Ils ne provoquent pas le scandale que suscitera l’année suivante leMariage et la morale. Mais font probablement mieux. Ou irritent encore davantage bigots et bien-pensants, parce que le maître du Trinity College de Cambridge, en mêlant l’ironie, l’argumentation, l’exemplification, y démonte calmement les mythes, les peurs, les croyances sises dans la culture occidentale, qu’ils touchent l’influence de la psychanalyse, la théorie de la relativité, la superstition qui peut s’insinuer dans la science, les faux-semblants de la politique, la liberté, «les dangers des guerres de religion», le puritanisme ou «le mal que font les "hommes de bien"».
Bonheur. Comment faire pour que diminuent «les revenus des voyantes, des bookmakers, des évêques, de tous ceux enfin qui tirent leur subsistance des espoirs irrationnels» des gens ? Eh bien, il faut patiemment identifier, puis, par la force des faits, extirper les racines folles de nos convictions et nos actions, entre autres ces catégories mortifères que sont la culpabilité et le péché, «notion géographique». Ce n’est qu’ainsi que dans l’existence, dans la vie sociale, la vie politique, pourront se dégager «quelques perspectives gaies», et un idéal du bonheur qui n’exigerait pas, pour être bâti, la misère d’autrui. Aux yeux des ligues de vertu, qui empêcheront qu’il enseigne au New York City College, Bertrand Russell est l’auteur d’une œuvre «lubrique» et «dépourvue de toute fibre morale». Il écrivait : «Nous avons besoin d’une morale fondée sur l’amour de la vie, sur la joie de la croissance et des accomplissements positifs et non sur la répression et l’interdiction. On devrait considérer un homme comme "un homme de bien" s’il est heureux, expressif, généreux et joyeux du bonheur des autres.»
Robert MAGGIORI

dimanche 11 mai 2014

le manuel d'Epictète

Ouvrage  emprunté  à  la   Médiathèque  de   Brétigny sur orge:

Merci   encore une fois   à  Pierre  Remacle   et   à  son  site   qui  reproduisent   l'oeuvre  dans son   intégralité 
 http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/epictete/manuel.htm

ce qu'en dit  Wikipédia  :  http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pict%C3%A8te
Sur  Epictète :

Naissance 50
Hiérapolis, Phrygie
Décès 125 ou 130
Nicopolis, Épire
École/tradition Philosophie antique
Principaux intérêts Éthique, morale, Conscience
Œuvres principales Manuel d'Épictète, Entretiens d'Épictète
Influencé par Stoïcisme, Cynisme, Socrate, Diogène de Sinope
A influencé Arrien, Junius Rusticus, Marc Aurèle, Blaise Pascal, Alain, Albert Ellis, Jonathan Barnes
Épictète, philosophe  grec   en grec ancien Ἐπίκτητος / Epíktêtos, qui signifie « homme acheté, serviteur », (Hiérapolis, Phrygie, 50Nicopolis, Épire 125 ou 130) était un philosophe de l’école stoïcienne. Sa vie est relativement peu connue, et il ne laissa aucune œuvre écrite de sa main. Son disciple Arrien assura la transmission de son œuvre en publiant les notes prises lors des leçons de son maître, en huit livres, dont la moitié sont aujourd'hui perdus, ainsi qu'un condensé de doctrine morale, le Manuel, textes qui eurent une influence certaine sur Marc-Aurèle.
Épictète met fortement en avant la partie éthique de la philosophie. Bien qu'il enseigne également la logique stoïcienne, il insiste fortement sur la prépondérance de l'action, et sa philosophie est avant tout pratique. Fidèle aux conceptions traditionnelles de l'école du portique, il présente l'Homme comme soumis au destin ordonné par les dieux. Son enseignement se veut une méthode pour atteindre le bonheur par l'ataraxie, la paix de l'âme en acceptant, avec courage et amour, tout décret du destin inexorable, en accomplissant loyalement son devoir en dépit des circonstances, et en agissant avec bienveillance envers les autres Hommes.


Épictète s'inscrit dans la tradition stoïcienne et ses développements les plus récents à l'époque impériale. Son enseignement connu ne porte pas trace d'une étude de la physique, et met l'étude de la logique, traditionnelle dans l'école, au second plan. L'éthique est divisée en éthique théorique et éthique pratique, la première étant subordonnée à la seconde7 ; son enseignement se décompose en trois temps : l'apprentissage des règles de vies, correspondant à l'éthique pratique, est la première étape et la plus nécessaire. La justification de ces pratiques, qui est l'éthique théorique, vient en second et n'est que complémentaire et explicative. Le soubassement dialectique qui soutien la véracité des principes théoriques vient en dernier, et constitue la logique8.
À l'instar d'autres représentants tardifs du stoïcisme, Épictète se réfère largement à la tradition cynique. Il cite à de nombreuses reprises le nom, les vertus et l'exemple de Diogène de Sinope. À travers ce retour, il cherche à se rattacher à Socrate qu'il met sur le même plan que Diogène et cite également en exemple. Épictète établit entre eux un lien par leur commun mépris de la mort, leur exigence de liberté, et leur indifférence aux biens extérieurs.
La question principale à laquelle tente de répondre la philosophie d’Épictète est de savoir comment il faut vivre sa vie. Face à cette première interrogation, tous les autres grands questionnements de la philosophie sont de peu d’importance à ses yeux. À cette fin, Épictète se pose tout d’abord la question de l’existence, ou non, d’une « nature des choses » qui est invariable, inviolable et valable pour tous les hommes sans exception. Sa réponse est claire : la « nature des choses » existe et il la formule, au début de son Manuel, en disant que, de toutes les choses du monde, certaines sont en notre pouvoir exclusif tandis que d’autres ne le sont pas. Nos opinions, nos mouvements, nos désirs, nos inclinaisons, nos aversions — en un mot, toutes nos actions — appartiennent à la première classe des choses et il les appelle « prohairétiques ». Le corps, les biens, la réputation, les dignités — en un mot, toutes les choses qui ne sont pas du nombre de nos actions — appartiennent à la deuxième classe des choses et il les appelle « aprohairétiques ». Qu’est-ce donc la prohairesis ? Épictète nous montre que la prohairesis est la faculté qui nous fait différents de tous les autres êtres vivants. Elle est la faculté qui nous permet de désirer ou d’avoir de l’aversion, de ressentir un besoin impulsif ou de la répulsion, de dire oui ou non, selon nos jugements. Les choses prohairetiques sont libres par leur nature justement parce que la liberté de notre prohairesis est absolue: elle ne peut être restreinte ni par la douleur, ni par la mort, ni par quoi que ce soit qui lui est extérieur. Si notre prohairesis fait que nous nous accommodons d’un fait quelconque c’est qu’elle a ainsi décidé.
Ainsi, bien que nous ne soyons pas responsables des représentations qui naissent librement dans notre conscience, nous sommes absolument et sans aucun doute responsables de la manière dont nous faisons usage de celles-ci. D’après Épictète il est primordial de garder à l’esprit qu’en dehors de notre prohairesis il n’existe ni bien ni mal, et qu’il est vain de tenter de modifier la nature des choses. Quel est donc le critère qui nous permet de respecter dans n’importe quelle situation la nature des choses? Épictète nous explique que ce critère est un jugement qu’il faut apprendre par la philosophie et il appelle ce jugement dihairesis. Face à tout ce qui est aprohairétique (événements, objets, individus, etc.) quelle est alors l’attitude qu’il faut avoir? Il faut avoir l’attitude du bon joueur d’échecs, c’est-à-dire le courage de jouer et de vaincre.
Et si on perd la partie? Perdre aussi fait partie de la nature des choses. Si on perd la partie, la dihairesis qui nous guide nous empêche de faire quelconque réclamation pour ce qui advient et qui ne dépend pas de nous. En effet, il faut accepter ce que les événements et le destin nous apportent, tant que ceci n’est pas de notre ressort. L’Homme est partie intégrante d’un système qui le dépasse. Plutôt que de s’opposer vainement au sort qui lui est réservé, il l’accepte et dit merci pour l’occasion qu’il a eu de jouer, car il comprend le divin qui est en lui et fait raisonner sa vie au diapason de ses jugements guidés par la dihairesis. Cela signifie que, pourvu qu’on ait sauvegardé la liberté de notre prohairesis et respecté les règles du jeu, même si on a perdu le match d’un jour, le vrai match a toujours été gagné.
Pour le stoïcien rien ne sert de vénérer la nature, les dieux ou d’autres maîtres. Seuls des principes rationnels doivent permettre de comprendre — ou simplement accepter — le mouvement du monde et des hommes. C’est par une analyse rationnelle qu’il détermine ce qui ne dépend pas de lui, et c’est grâce à cette même raison qu’il définit ses jugements sur le monde.

La psychologie d’Épictète

Le paradigme psychologique contemporain des thérapies cognitives est fondé, dans une mesure significative, sur une série de conceptions psychologiques développées par Épictète. Au premier rang desquelles figurent les notions de représentations et de jugement. En effet, le Manuel repose sur l’adage central d’Épictète : « ce ne sont pas les choses qui te nuisent mais le jugement que tu portes sur elles ». La thérapie cognitive, telle qu’initiée par A. Ellis et A. Beck se base sur cette même idée : les conduites dysfonctionnelles des individus, les pathologies et problématiques psychologiques sont le fruit de processus représentationnels inadaptés, qui donnent à percevoir le monde de façon contre-productive9.


Reflexions  personnelles   donc  qui  n'engagent  que moi  !  

En  lisant les aphorismes du  Manuel  je suis  surprise par la similitude  des  propos  avec ceux  que  me  tenait  un  bouddhiste  (tibétain) propos  également   cités  sur  des sites de  ce courant  philosophique  ou  religieux   . (Hormis  ce que  j'ai  surligné  en  rouge   sur la nature  des choses contraire à  la vacuité)
Dirons-nous que le  bouddhisme tibétain a subi  l'influence des stoIciens grecs  ou  l'inverse   ? Les religions  comparées   ou  les philosophies  co!mparées  ,  l'histoire  des   idées   nous pousse  à  une  étude  du  parallélisme Mais  surement   plutôt  que   le stoïcisme  est   une philosophie   commune   ., une sagesse partagée  . La remarque  plus interessante  est peut  être  le  fait   qu'elle   se répande  à  nouveau  dans nos  sociétés  occidentales si  l'on prend  en compte  l’engouement  croissant   pour   ces  formes  de  pensées  qui nous revient sous   des formes exotiques :  recherche  du  bonheur  par   l'ataraxie   en particulier , apaisement  du stress de l'individu  ou  de nos sociétés , renoncement  par  l'acceptation  de notre  finitude  et  de  notre  impuissance  à  modifier   le monde   et  ce qui  nous environne.
Quelques  aphorismes du Manuel  pour  expliquer mon sentiment   :

 I
5. Ainsi, à toute idée rude[ii], exerce-toi à dire aussitôt : « Tu es une idée, et tu n’es pas tout à fait ce que tu représentes. » Puis examine-la, applique les règles que tu sais, et d’abord et avant toutes les autres celle qui fait reconnaître si quelque chose dépend ou ne dépend pas de nous ; et si l’idée est relative à quelque chose qui ne dépende pas de nous, sois prêt à dire : « Cela ne me regarde pas. »

III

A propos de tout objet d’agrément, d’utilité ou d’affection, n’oublie pas de te dire en toi-même ce qu’il est, à commencer par les moins considérables. Si tu aimes une marmite, dis : « C’est une marmite que j’aime ; » alors, quand elle se cassera, tu n’en seras pas troublé : quand tu embrasses ton enfant ou ta femme, dis-toi que c’est un être humain[iv] que tu embrasses ; et alors sa mort ne te troublera pas.

VIII

Ne demande pas que ce qui arrive arrive comme tu désires ; mais désire que les choses arrivent comme elles arrivent, et tu seras heureux.

XIV
2. On est toujours le maître d’un homme, quand on a le pouvoir de lui donner ou de lui ôter ce qu’il veut ou ce qu’il ne veut pas. Si l’on veut être libre, qu’on n’ait ni désir ni aversion pour rien de ce qui dépend d’autrui ; sinon, il faut être esclave.


XVI

Quand tu vois quelqu’un qui pleure, soit parce qu’il est en deuil, soit parce que son fils est au loin, soit parce qu’il a perdu ce qu’il possédait, prends garde de te laisser emporter par l’idée que les accidents du dehors qui lui arrivent sont des maux. Rappelle-toi sur-le-champ que ce qui l’afflige ce n’est pas l’accident, qui n’en afflige pas d’autre que lui, mais le jugement qu’il porte sur cet accident. Cependant n’hésite pas à lui témoigner, au moins des lèvres, ta sympathie, et même, s’il le faut, à gémir avec lui ; mais prends garde de gémir du fond de l’âme.


XIX

1. Tu peux être invincible, si tu ne t’engages dans aucune lutte, où il ne dépend pas de toi d’être vainqueur.


XXXIII

1. Retrace-toi dès maintenant un genre de vie particulier, un plan de conduite, que tu suivras, et quand tu seras seul et quand tu te trouveras avec d’autres.
2. Et d’abord garde ordinairement le silence, ou ne dis que ce qui est nécessaire et en peu de mots. Il pourra arriver, mais rarement, que tu doives parler quand l’occasion l’exigera ; mais ne parie sur rien de frivole : ne parle pas de combats de gladiateurs, de courses du cirque, d’athlètes, de boire et de manger, sujets ordinaires des conversations ; surtout ne parle pas des personnes, soit pour blâmer, soit pour louer, soit pour faire de parallèles. 3. Si tu le peux, ramène par tes discours les entretiens de ceux avec qui tu vis sur des sujets convenables. Si tu te trouves isolé au milieu d’étrangers, garde le silence.
4. Ne ris pas beaucoup, ni de beaucoup de choses, ni avec excès.


XXXVII

Quand tu as pris un rôle au-dessus de tes forces, non seulement tu y as fait une pauvre figure, mais encore tu as laissé de côté celui que tu aurais pu remplir.


XLI

C’est la marque d’un manque de disposition pour la vertu que de donner une grande place aux choses du corps, comme de donner beaucoup de temps à faire de la gymnastique, à manger, à boire, à excréter. Il ne faut faire tout cela qu’accessoirement, et appliquer toute son attention à son esprit.

Wikipedia : sur le manuel
Sur le Manuel  :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Manuel_d%27%C3%89pict%C3%A8te

Rappel  Ataraxie   :  bonheur par l'absence de  passions  
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ataraxie 

mercredi 2 avril 2014

Le corps en miettes de Sylviane Agacinski

"Le  Baby business cherche partout des ventres  à  louer.
La propagande  en faveur  de la   GPA ne saurait masquer   la violence d'une telle pratique.  au  nom  de  la dignité de la personne humaine, ce  livre  appelle   à  résister." (4ème de  couverture  )

 à dévorer  ...
Premier mérite  de  S. A.
est de mettre l'accent  sur  la difficulté  à  nous  exprimer  publiquement sur  ce  sujet  compte  tenu  des confusions idéologiques   que nous  subissons   aujourd'hui  dans bien  des domaines  .
Nos schémas  traditionnels sont   bouleversés  ,  les  clivages idéologiques   ou  politiques  ne "tiennent plus la route  "  : mariage pour  tous  ,  Pma,  Gpa  , immigration , religion , écologie ..
 Nous brassons  trop  d'informations ,  nous sommes  confrontés  à   trop de  renversements  de  valeurs   .Il  y a dans  ce monde  en crise   , une  accélération  des processus   avec des   effets imprévus, qui  remettent  en cause nos convictions  ou  au moins   imposent  une nouvelle  réflexion   libre   et  indépendante    de  ce  qui  pouvait nous paraitre  des engagements définitifs .
 La  Gpa   est  présentée  comme  une  idée  de  gauche   , ce qu'elle  n'est pas nous démontre   S.A.

"Sur le fond, cette  revendication  n'a  rien  à  faire  avec  une   pensée  de  gauche :  elle  repose  sur  une idéologie   "moderniste", soi-disant progressiste  qui  n'a d'autre horizon   quel  la societé de consommation  et  du  baby business."  

"après l'aliénation  des hommes  dans le  travail  à  la chaine et  leur  exploitation  économique  une  forme  "inédite  d’aliénation biologique s'installe dans la  procréation  artificielle à laquelle   les femmes  doivent  "activement   collaborer 
"La mise  à disposition  de  l'utérus  féminin  est  en  effet   une pièce  indispensable   au dispositif  "d'ensemble  de la production  d'enfants en  laboratoire.

Manipulation  psychologique , rhétorique de l'altruisme  :  on veut   faire appel  au  sentiment  de  générosité  :  gestation  pour  autrui  , souffrance  des couples sans enfants  ...etc

Le corps  saisi  par l'économie à inscrire dans une longue  tradition de  servitude  .

nouvelle terminologie   : gestatrice  
Dignité  humaine   contre  liberté 
Enfant  qui  devient  un  produit
L'enfant   fabriqué

Le marché du corps : tissus  sang  organes  enfant
le corps humain comme ressources
les greffes d'organes sauvent  des vies  mais la pression  de la demande   représente  une menace  grave  sur   ceux  dont  elle  convoite la substance  .

les donneuses de l'est : ce sont  des femmes frappées par le chômage  et  la pauvreté    "elles  fournissent  en  ovocytes  les quelques  140  cliniques espagnoles  spécialisées  dans la fertilité "aidez-les  !  donnez la  vie    =  mille  euros  d'indemnités  dérisoires  par  rapport   aux bénéfices empochés par  ces  cliniques
(et  pourtant l'option  n'est pas une partie  de plaisir  ...!!! (horrible  description  !
""l’écœurement  vous prend  à lire le témoignage  du médecin  soutenant  que  ces femmes agissent par altruisme  !"

l'ART  américain  : les structures  américaines : ART   =   Assisted Reproductive T
Surrogate mother   (mères de  substitution , mères porteuses  .
Le net   assure la  mondialisation  du  commerce des  bébés technology


vendredi 21 mars 2014

Melancolie ,essai sur l'âme occidentale

Description de l'ouvrage

8 janvier 2012 UN ENDROIT OU A
La mélancolie, nous dit Laszlo F. Földényi, est une tonalité constante du tempérament de l’homme occidental, quels que soient les contextes idéologiques qui le baignent. Il y aurait donc un fond de mélancolie, un esprit mélancolique à l’œuvre dans les soubresauts de la culture européenne. Tour à tour marque des devins et des hommes d’exception de l’Antiquité, maladie mentale caractérisant l’insensé du Moyen Age, altération psychique du héros romantique plongé dans la tristesse et l’ennui ou du névrosé ordinaire qui court les rues de la vie moderne, cette figure singulière des maladies de l’âme n’en reste pas moins l’expression aiguë des profondes contradictions de l’identité humaine. Cette affection - aubaine ou fatalité - traverse les époques en convoquant autour d’elle philosophie, médecine, esthétique, art, ce qui en fait le lieu par excellence où ne cesse de se poser et de se renouveler l’interrogation sur le sens de l’existence. C’est que la mélancolie a l’audace de dévoiler le ressort caché de la condition humaine : cette ambivalence inconfortable de l’homme écartelé entre son destin d’être fini et son désir d’infini, s’éprouvant avec un plaisir jouissif ou une souffrance accablante. Mais toujours, vertigineusement, comme un moins que rien qui désire plus que tout. La mélancolie, c’est l’histoire de cette épreuve solitaire indépassable mais c’est aussi et surtout une épreuve décisive de lucidité, selon le pessimisme serein du philosophe, qui lui rend ici un brillant hommage.
http://www.amazon.fr/M%C3%A9lancolie-Essai-sur-l%C3%A2me-occidentale/dp/2742797696/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1395416493&sr=8-1&keywords=melancolie+essai+sur+l%27ame+occidentale+laszlo+f%C3%B6ld%C3%A9nyi

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Encore  un  sur  le m^me   thème de la  mélancolie 

Prometteur  ,  je l'ai parcouru  ..  Mais  je  dois terminer  celui  de   Starobinski  qui  m'entraine   toujours  plus  loin  ...inépuisable  ce   livre   m^me  si  je le  trouve  un   peu   "brouillon"  .et si  je me  demande  si  une  synthèse  est possible  . Presqu'envie  de  dire  trop  d'érudition  !!! 

Ce qui   se confirme   dans tous les ouvrages que j'ai  lus  jusqu'ici  c'est  que  ce  sentiment   (?)  est  une  caractéristique  de  l'homme  occidental   ... pourquoi  ?  Je n'y crois  pas trop  ..
Je pense  que  c'est  surtout   dans l'attitude   ou  la manière  de  l'exprimer  . L'homme  mélancolique  vit  dans le mal être  , regrets,   nostalgie  , angoisse de sa finitude mais impossible  que  ce soit limité  à  l'occident ?
ou bien  ... si  la religion  semble   le meilleur  remède  (ce qui  reste encore à  démontrer  )   , l'occidental  serait   -il  particulièrement  sceptique par  nature   ?  serait-il  le  moins   apte au divin ? le moins  prêt   à céder  son  indépendance  à   un  projet  divin  pour   y trouver  un  sens  à  son  existence  ?

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"Les âffres du commencement  témoignent  de la difficulté de l'entreprise  "  = première phrase de  présentation  de l'essai  !
Certes  plus on  s'interrroge sur la mélancolie   , ce qu'elle   definit  ,  ce qu'elle  recouvre  et  plus   ça devient obscur  ! c 'est bien mon  sentiment !

La  mélancolie   comme  concept  ,  ,  ou  le concept  de mélancolie  mais si  on ajoute   occidental  ce serait  un  concept culturel ? on s'éloigne   d'emblée  des universaux  ....

Chapitre  I
les initiés 
"Pourquoi  les hommes qui  se  sont illustrés  dans la philosophie ,  la politique,  les  arts sont ils tous  des mélancoliques  ? " (Aristote )
le questionnement n'est pas nouveau  !
La phrase  serait en  fait  de  Théophraste1er livre sur la mélancolie selon   Diogène  Laërce  .
Dans  notre  conception  moderne excellence  , exception  ,  mélancolie   , les  2  premiers de  l'esprit  ,  le   3ème    = bile noire  alors que   corps et   esprit   ne sont pas associables ? opposition  à la concetion  grecque  ou  physique  et  spirituel  sont  étroitement liés  .

On  trouve  encore ici  l'origine  de  l'humeur  noire   , sombre,   provoquée  par  un  poison   (bile noire  .) dont l'origine  resulte   d'un  dysfonctionnement  des   éléments  qui  composent  l'univers  et ses prolongements   jusqu'aux  individualités  .
Hippocrate:  la mélancolie est une maladie du  corps
 le type mélancolique  est  défini par une  coexistence particulière des  extrèmes 
Rappel : pour Aristote Ajax, Bellerophon,, Héraclès  , Empédocle, Platon,  Socrate  , Lysandre  sont des mélancoliques  
>exploits surhumains
Héroïse   et coté sombre  également   hors  du  commun  (le  côté sombre  de  Platon ???)
Laslo  s'explique pour chacun  d'eux  !!  (interessant   !)
Différennce entre   mélancolie  et  mania  ..
liens entre folie et mélancolie......(p 29)


Reférence cosmique   des  grecs  , semblable   à la culture indienne   



samedi 15 février 2014

Levi-Strauss

Une série d'émissions interessantes

a commencer par 


Description de l'ouvrage (sur Amazon)

7 novembre 2013 PHILO.GENER.
Maurice Godelier, au début de sa carrière, fut un temps maître-assistant auprès de Claude Lévi-Strauss, alors titulaire de la chaire d’anthropologie au Collège de France. Entretenant avec son maître un rapport critique, mais conscient de la puissance de l’oeuvre, il est probable qu’il conçut dès cette époque le projet d’écrire un jour son "Lévi-Strauss". Le voici, somme savante et érudite, fondée sur une relecture ligne à ligne de l’oeuvre de son aîné, décédé en 2009. Et d’abord de son versant théorique et critique : Les Structures élémentaires de la parenté (1949), Les Mythologiques (4 volumes de recension systématique de la mythologie amérindienne, 1964-1971), Anthropologie structurale (1958 et 1973), La Pensée sauvage (1962). Sans pour autant négliger les fameux Tristes tropiques (1955) et Race et histoire (1952). L’objet premier de ce voyage au coeur de l’ambition structuraliste ? Souligner la richesse du travail accompli, mettre au défi la puissance théorique (le structuralisme lui-même), tenter de dépasser apories et contradictions. Une oeuvre, donc, qui vaut introduction à une autre, l’une et l’autre dignes de figurer au premier rang des productions de l’intelligence humaine.

jeudi 30 janvier 2014

Saturne et la mélancolie , Klibansky

 ajouté  au  nombre de mes  envies   vu le prix  ! 



 

Descriptions du produit (Amazon)

Quatrième de couverture

De ce livre devenu presque légendaire, on ne sait ce qui, aujourd'hui, contribue davantage au prestige : l'intense et sombre rayonnement du sujet, qui plonge au plus profond de la civilisation occidentale et du cœur humain ; l'envergure chronologique et géographique de l'étude ; l'ampleur et la richesse d'analyse qui en font le monument le plus accompli de la méthode iconologique de E. Panofsky, laquelle consiste à déchiffrer la signification d'une œuvre d'art par l'exploration historique et culturelle de ses formes : la constellation des trois auteurs aux noms illustres dont le concours donne un sommet d'érudition dans des domaines aussi divers que la médecine, l'astrologie, la poésie, la métaphysique, sans même parler des arts visuels. Ou bien encore l'histoire du livre qui résume à elle seule celle du XXe siècle. Ses origines remontent en effet à 1923, l'année du putsch de Hitler à Munich, avec la publication par Panofsky et fr. Saxl de Durers "Melencolia 1".Le livre étant épuisé, les deux historiens d'art s'adjoignirent, dans le cadre de la bibliothèque de Warburg, la collaboration de R. Klibansky, spécialiste de le philosophie antique et médiévale. L'arrivée de Hitler au pouvoir, l'exil obligé des auteurs interrompirent le travail. Puis vint le bombardement de Hambourg qui détruisit l'original allemand de l'ouvrage prêt à sortir dans l'été 1939. La version anglaise, autrement dit le nouvel original, ne put paraître qu'en 1964. Elle comprend quatre parties. La première, "La notion de mélancolie et son évolution historique", traite de la mélancolie dans la littérature physiologique des Anciens et dans la médecine, la science et la philosophie du Moyen-Age. La deuxième, "Saturne, astre de la mélancolie", étudie l'idée et l'image de Saturne dans la tradition littéraire et picturale. La troisième partie est consacrée à la Melancholia generosa des florentins du Quattrocento. La quatrième enfin s'occupe de Durer, de sa mystérieuse gravure et de sa longue postérité. La traduction française, prévue depuis des années, a été elle-même retardée par la perte de l'illustration d'origine, qu'il a fallu reconstituer. Les ultimes compléments de R. Klibanskyn en font une édition définitive.



vendredi 17 janvier 2014

Jean Starobinski l'encre de la mélancolie


"D'où viennent la tristesse profonde, le désespoir , le délire, la fureur, le suicide ?Contres ceux qui évoquaient une cause surnaturelle ou une punition divine, la pensée médicale a fait prévaloir , dès l'antiquité, une cause naturelle, une humeur du corps : la bile noire, c'est à dire la mélancolie. Sa noirceur, souvent comparée au charbon ou à l'encre , était l'indice de son pouvoir maléfique. Cette humeur n'existait pas. Mais n'est-ce pas avec de l'encre qu'on écrit des poèmes ?"

1ère partie  ,  histoire  du  traitement  de la mélancolie  (la mélancolie  à travers les  âges)

Antiquité , Aristote, Hippocrate  ,  Démocrite , Sénèque, Celse
 Moyen  Age :Paracelse
 renaissance    (l'âge d'or  de la mélancolie)
lumières
 époque  moderne 
contemporaine

définitions  successives  de la maladie , confusions  de  plusieurs états  ,  progressions des decouvertes ,  traitement    , recettes ......)
Longue  persistance  de   l'humeur  noire  comme   cause  de  la maladie   

2ème partie : Anatomie de la mélancolie 
Hippocrate : Lettre à  Damagète  

(http://fr.wikipedia.org/wiki/Lettres_d%27Hippocrate
__________________________


A propos des lettres du  "pseudio  Hippocrate    

 Site de philippe Remacle 

http://remacle.org/
http://remacle.org/bloodwolf/erudits/Hippocrate/lettres1.htm
LETTRES. DÉCRET. DISCOURS A L'AUTEL. DISCOURS D'AMBASSADE,
ARGUMENT.
J'ai traité de ces pièces dans le t. Ier, pages 426-434 ; j'en ai traité de nouveau dans le t. vii, pages V-L; je viens de les examiner dans le plus grand détail, notant les variantes, corrigeant le texte et traduisant. Ces trois opérations successives, exécutées à de longs intervalles, ont donné lé même résultat, à savoir: que ces pièces ne méritent aucune confiance, qu'elles sont apocryphes, et l'œuvre de faiseurs de pièces fausses.
Cela posé, ces pièces offrent des différences qui méritent d'être notées. Les lettres entre Démocrite et Hippocrate, sauf la dernière (n° 23) où, en raison du style, on peut croire que l'auteur a copié ou imité des passages de quelque livre de Démocrite, sont dénuées de toute espèce d'intérêt. Il en est de même de la lettre d'Hippocrate à son fils et de celle au roi Démétrius. Le tout, au reste, se divise en trois groupes : 1° Le discours à l'autel et le discours d'ambassade, qui se rapportent à une querelle d'Athènes avec l'île de Cos, et présentent Hippocrate comme refusant les présents des rois de l'Illyrie et de la Péonie, et sauvant Athènes des ravages d'une peste qui ne paraît pas être la grande peste; 2° les lettres du grand roi, de ses lieutenants, des habitants de Cos et le décret du peuple d'Athènes, qui présentent Hippocrate comme refusant les présents du roi de 309 Perse et ayant déjà sauvé la Grèce d'une peste qui, cette fois sans doute, est la grande peste; 3° les lettres relatives à la prétendue folie de Démocrite.
Tout porte à croire que les pièces de la première et de la deuxième catégorie sont fort anciennes; elles témoignent donc que, de très-bonne heure, le nom d'Hippocrate fut assez illustre pour provoquer la création d'espèces de légendes, mais elle ne prouvent rien de plus ; on ne peut, de ces trois récits, tirer aucune conclusion qui y fasse découvrir la moindre parcelle de vérité; ils ne renferment aucun noyau de réalité; ou, s'ils en renferment, la critique n'a pas de moyen pour le dégager. Dans les livres hippocratiques, Hippocrate ou ses disciples ne pratiquent pas à Athènes; ils ne disent pas un mot de la grande peste; les seuls personnages considérables dont ils parlent, sont des seigneurs de laThessalie, et le grand roi n'est pas nommé ; les seuls philosophes qui soient cités sont Empédocle et Mélissus; Démocrite ne l'est nulle part; Thucydide nous apprend que rien ne put diminuer la violence du fléau qui désola Athènes; voilà l'histoire. Nos pièces disent qu'Hippocrate sauva du fléau Athènes et la Grèce; voilà la légende.


17. Hippocrate à Damagète, salut.
Il en est, Damagète, comme nous l'avions pensé : Démocrite ne délirait pas ; mais il méprisait tout, et il nous instruisait et, par nous, tous les hommes. Je t'ai renvoyé, ami, le vaisseau qui est vraiment celui d'Esculape; au signe du soleil qu'il porte déjà, ajoutes-y la santé ; car il a eu en effet une navigation fortunée et est arrivé à Abdère le jour même que je leur avais dit que j'arriverais. Aussi les trouvai-je rassemblés devant les portes et m'attendant comme de raison ; non seulement les hommes, mais aussi les femmes, les vieillards, les enfants, les petits enfants, tous, je te le jure, dans la tristesse ; cette tristesse leur venait de ce qu'ils croyaient Démocrite fou ; et lui, pendant ce temps, était tout entier livré à une philosophie transcendante. En me voyant, ils parurent revenir un peu à eux, et eurent bon espoir. Philopémen me pressait de me rendre à sa demeure hospitalière, et c'était aussi l'avis des autres. Mais moi : je n'ai, dis-je, ô Abdéritains, rien de plus pressé que de voir Démocrite. Ils approuvèrent mon dire, et, joyeux, ils me conduisirent aussitôt à travers le marché, les uns derrière, les autres devant, d'autres sur les côtés, et me criant de sauver, de secourir, de traiter. Et moi je leur donnais bon courage, assuré d'après la saison étésienne que sans doute il n'y a aucun mal, ou que, s'il y en a, il est petit et facile à réparer. Tout en parlant ainsi, 341 je cheminais ; la maison n'était pas loin, et la ville tout entière n'est pas grande. Nous voilà donc arrivés, la maison se trouvant proche du rempart ; ils me conduisent sans bruit à une colline élevée qui était derrière la tour et qu'ombrageaient des peupliers hauts et touffus. De là on apercevait le logis de Démocrite, et Démocrite lui-même assis sous un platane épais et très-bas vêtu d'une tunique grossière, seul, le corps négligé, sur un siégé de pierre, le teint très-jaune, amaigri, la barbe longue. Près de lui, à droite, un filet d'eau, courant sur la pente de la colline, murmurait doucement. Sur cette colline était un temple consacré, autant que je conjecturai, aux nymphes et tapissé de vignes nées spontanément. Démocrite tenait avec tout le soin possible un livre sur ses genoux ; quelques autres étaient jetés à sa droite et à sa gauche ; et de nombreux animaux entièrement ouverts étaient entassés. Lui, tantôt, se penchant, écrivait d'une teneur, tantôt il cessait, arrêté longtemps et méditant en lui-même. Puis, peu après, cela fait, il se levait, se promenait, examinait les entrailles des animaux, les déposait, revenait et se rasseyait. Cependant les Abdéritains, qui m'entouraient, affligés et bien près d'avoir les larmes aux yeux : Tu vois, me disent-ils, la vie de Démocrite, ô Hippocrate, et comme il est fou, ne sachant ni ce qu'il veut, ni ce qu'il fait. Et l'un d'entre eux, voulant démontrer encore plus sa folie, poussa un gémissement aigu semblable à celui d'une femme pleurant la mort de son enfant; puis un autre se lamenta imitant à son tour un voyageur qui avait perdu ce 353 qu'il portait. Démocrite, qui les entendit, sourit pour l'un, éclata de rire pour l'autre, et cessa d'écrire, secouant fréquemment la tête. Et moi : Vous, dis-je, ô Abdéritains, restez ici ; je veux m'approcher davantage de la parole et de la personne de notre homme, je le verrai, je l'entendrai, et je saurai, la vérité du cas. Ayant ainsi parlé, je descendis doucement. Le. lieu était roide et en pente ; aussi le pied me manquait et je n'arrivai qu'avec peine. M'étant avancé, j'allais l'aborder, mais je le trouvai écrivant d'enthousiasme et avec entraîne-men . Je m'arrêtai donc Sur place, attendant que vînt l'intervalle de repos. Et de fait, lui, ayant peu après cessé de tenir le stylet, m'aperçut qui m'avançais et me dit : Salut, étranger. Et à toi aussi mille saluts, répondis-je, Démocrite, le plus sage des hommes. Lui, honteux, je pense, de ne m'avoir pas appelé par mon nom : Et toi, dit-il, comment te nommes-tu? C'est l'ignorance de ton nom qui a été cause que je t'ai appelé étranger. Mon nom, repartis-je, est Hippocrate le médecin. Il répondit : La noblesse des Asclépiades et la grande gloire de ton habileté dans la médecine sont venues jusqu'à moi. Mais quelle affaire, ami, t'a conduit ici? Avant tout, assieds-toi; tu vois ce siège de feuilles encore vertes et molle», il n'est pas désagréable ; les sièges de l'opulence qui attirent l'envie ne le valent pas. Je m'assis, et il continua : Est-ce pour une affaire privée ou publique que tu es venu ici? Parle, et je t'aiderai autant qu'il sera en mon pouvoir. Et moi : A dire vrai, repris-je, c'est pour toi que je viens, désireux d'avoir une entrevue avec 355 un homme sage; et l'occasion a été fournie parla patrie, dont j'accomplis une ambassade. Alors, dit-il, use avant tout chez moi de l'hospitalité. Voulant tâter mon homme de tout côté, bien que déjà je visse clairement qu'il ne délirait pas, je répondis : Tu connais Philopémen, qui est un de vos concitoyens ? Très-bien, reprit-il, tu parles du fils de Damon, qui demeure près de la fontaine Hermaïde. De celui-là même, dis-je ; je suis, du chef de nos pères, son hôte particulier; mais toi, Démocrite, donne-moi une hospitalité qui vaut mieux, et d'abord, dis-moi, qu'est-ce que tu écris là ? Il s'arrêta un moment, puis il dit : J'écris sur la folie. Et moi m'écriant : Ο roi Jupiter, quel à-propos et quelle réplique à la ville ! De quelle ville, Hippocrate, parles-tu ? me dit-il. Ne fais pas attention, repris-je, ô Démocrite, je ne sais comment cela m'a échappé; mais qu'écris-tu sur la folie? Qu'écrirais-je autre chose, répondit-il, que sur sa nature, sur ses causes et sur les moyens de la soulager? Les animaux que tu vois ici ouverte, je les ouvre, non pas que je haïsse les œuvres de la divinité, mais parce que je cherche la nature et le siège de la bile ; car, tu le sais, elle est, d'ordinaire, quand elle surabonde, la cause de la folie ; sans doute 357 elle existe chez tous naturellement, mais elle est plus ou moins abondante en chacun; quand elle est en excès, les maladies surviennent, et c'est une substance tantôt bonne, tantôt mau¬vaise. Et moi : Par Jupiter, m'écriai-je, ô Démocrite, tu parles avec sagesse et vérité ; et je t'estime heureux de jouir d'une si profonde tranquillité, tandis qu'à moi cela n'est pas permis. Il me demanda : Et pourquoi cela ne t'est-il pas permis, Hippocrate ? Parce que, dis-je, les champs, la maison, les enfants, les emprunts, les maladies, les morts, les serviteurs, les mariages, et tout le reste, en ôtent l'occasion. Là, notre homme, retombant dans son affection habituelle, se mit à beaucoup rire et à se moquer, puis garda le silence. Et moi je repris : Pourquoi ris-tu, Démocrite? Est-ce des biens ou des maux dont j'ai parlé ? Mais Lui rit encore plus fort ; et, des Abdéritains qui à l'écart regardaient, les uns se frappèrent la tête ou le front, les autres s'arrachèrent les cheveux ; car, comme ils le déclarèrent ensuite, son rire avait été plus bruyant que d'ordinaire. Moi je repris : Ο Démocrite, le meilleur des sages, je désire apprendre la cause de ce qui t'émeut, et pourquoi j'ai paru risible, moi ou ce que j'ai dit, afin que, mieux informé, je cesse d'y donner lieu, ou que toi, réfuté, renonces à tes rires inopportuns. Et lui : Par Hercule, si tu peux me réfuter, tu feras une cure comme tu n'en as jamais fait, Hippocrate. Et comment, cher ami, ne serais-tu pas réfuté? Ou penses-tu n'être pas extravagant en riant de la mort, de la maladie, du délire, de la folie, de la mélancolie, du meurtre, et de quelque 359 accident encore pire? On, inversement, des mariages, des panégyries (sorte de solennité), des naissances d'enfants, des mystères, des commandements, des honneurs, ou de tout antre bien? De fait, tu ris de ce qui devrait faire pleurer, te pleures. de ce qui devrait réjouir; de sorte que pour toi il n'y a pas de distinction du bien et du mal. Et lui : C'est très-bien dit, ô Hippocrate; mais tu ne connais pas la cause de mon rire ; quand tu la connaîtras, je sais que, pour le bien de ta patrie et pour le tien, tu remporteras, avec mon rire, une médecine meilleure que ton ambassade, et pourras donner la sagesse aux autres. En échange, sans doute, tu m'enseigneras, à ton tour, l'art médical, mettant à son prix tout cet intérêt pour les choses sans intérêt qui fait consumer la vie à poursuivre ambitieusement ce qui est sans valeur et à faire ce qui est digne de rire. Là-dessus je m'écrie : Achève, au nom des Dieux; car il semble que le monde entier est malade sans le savoir, le monde qui n'a pas où envoyer une ambassade à la recherche du remède; car qu'y aurait-il en dehors? Lui reprenant : il est, Hippocrate, bien des infinités de mondes; et ne va pas, ami, rapetisser la richesse de la nature. Quant à cela, lui dis-je, ô Démocrite, tu en traiteras en son temps; car j'appréhende que tu ne te mettes à rire, même en expliquant l'infinité ; pour le moment, sache que tu dois au monde compte de ton rire. Et lui, jetant sur moi un regard perçant : Tu penses qu'il y a de mon rire deux causes, les 361 biens et les maux ; mais, au vrai, je ne ris que d'un seul objet, l'homme plein de déraison, vide d'œuvres droites, puéril en tous ses desseins, et souffrant, sans aucune utilité, d'immenses labeurs, allant, au gré d'insatiables désirs, jusqu'aux limites de la terre et en ses abîmes infinis, fondant l'argent et l'or, ne cessant jamais d'en acquérir, et toujours troublé pour en avoir plus, afin de ne pas déchoir. Et il n'a pas honte de se dire# heureux, parce qu'il creuse les profondeurs de la terre par les mains d'hommes enchaînés, dont les uns périssent sous les éboulements de terrains trop meubles, et les autres, soumis pendant des années à cette nécessité, demeurent dans le châtiment comme dans une patrie. On cherche l'argent et l'or, on scrute les traces de poussière et les raclures, on amasse un sable d'un côté, un autre sable d'un autre côté, on ouvre les veines de la terre, on brise les mottes pour s'enrichir, on (ait de la terre notre mère une terre ennemie, et, elle qui est toujours la même, on l'admire et on la foule aux pieds. Quel rire en voyant ces amoureux de la terre cachée et pleine de labeur outrager la terre qui est sous nos yeux ! Les uns achètent des chiens, les autres des chevaux; circonscrivant une vaste région, ils la nomment leur, et, voulant être maîtres de grands domaines, ils ne peuvent l'être d'eux-mêmes ; ils se hâtent d'épouser des femmes que bientôt après ils répudient; ils aiment, puis haïssent; ils veulent des enfants, puis, adultes, ils les chassent. 363 Quelle est cette diligence vaine et déraisonnable, qui ne diffère en rien de la folie? Us font la guerre à leurs propres gens et ne veulent pas le repos; ils dressent des embûches aux rois qui leur en dressent, ils sont meurtriers; fouillant la terre, ils cherchent de l'argent ; l'argent trouvé, ils achètent de la terre; la terre achetée, ils en vendent les fruits ; les fruits vendus, ils refont de l'argent. Dans quels changements ne sont-ils pas et dans quelle .méchanceté? Ne possédant pas la richesse, ils la désirent ; la possédant, ils la cachent, ils la dissipent. Je me ris de leurs échecs, j'éclate de rire sur leurs infortunes, car ils violent les lois de la vérité; rivalisant de haine les uns contre les autres, ils ont querelle avec frères, parents, concitoyens, et cela pour de telles possessions dont aucun à la mort ne demeure le maître; ils s'égorgent; pleins d'iniquité, ils n'ont aucun regard pour l'indigence de leurs amis ou de leur patrie; ils enrichissent les choses indignes et inanimées ; au prix de tout leur avoir ils achètent des statues, parce que l'œuvre semble parler, mais ils haïssent ceux qui parlent vraiment; ce qu'ils recherchent, c'est ce qui n'est pas à portée : habitant le continent, ils veulent la mer ; habitant les îles, ils veulent le continent ; ils pervertissent tout pour leur propre passion. On di- 365 rait à la guerre qu'ils louent le courage, et pourtant ils sont vaincus journellement par la débauche, par l'amour de l'argent, par toutes les passions dont leur âme est malade. Ce sont tous des Thersites de la vie. Pourquoi, Hippocrate, as-tu blâmé mon rire? On n'en voit pas un se rire de sa propre folie, mais chacun se rit de celle d'autrui, celui-ci des ivrognes , quand il se juge sobre, celui-là des amoureux, tout affligé qu'il est d'une pire maladie; d'autres rient des navigateurs, d'autres des agriculteurs; car ils ne sont d'accord ni sur les arts ni sur les œuvres. Là je pris la parole : Voilà, ό Démocrite, de grandes vérités, et il n'y a point de langage plus propre à montrer la misère des mortels ; mais agir est imposé par la nécessité, à cause de la gestion des affaires domestiques, à cause de la construction des navires, à cause de tout ce qui concerne l'État, opérations auxquelles il faut que l'homme soit employé ; car la nature ne l'a pas engendré pour ne rien faire. Avec ces prémisses , l'ambition si générale a mené à faux l'âme droite de beaucoup, qui s'occupaient de toute chose comme devant réussir, et qui n'avaient pas la force de prévoir ce qui était caché. Qui donc, υ Démocrite, en se mariant, a songé à la séparation ou à la mort? en ayant des enfants, à les perdre? Il n'en est pas autrement pour l'agriculture, la navigation, la royauté, le commandement et tout ce qui se trouve dans le 367 siècle ; personne n'a songé à l'insuccès, mais chacun est animé de bonnes espérances, sans se souvenir des chances mauvaises. Ton rire n'est-il donc ici pas hors de propos? Mais Démocrite : Combien, Hippocrate, ton esprit est lent, et que tu t'éloignes de ma pensée, en ne considérant pas, par ignorance, les limites du calme et du trouble! Tout ce que tu viens de dire, ceux qui en disposent avec une sage intelligence se tirent facilement des difficultés et m'épargnent le rire. Au lieu de cela , l'esprit troublé par les choses de la vie, comme si elles étaient solides, les hommes s'enorgueillissent dans leur intelligence déraisonnable et ne se laissent pas instruire à la marche irrégulière des choses, car ce serait un enseignement suffisant que la mutation de toutes choses, intervenant par de brusques retours et imaginant toute sorte de roulements soudains. Eux, comme si elle était ferme et stable, oublient les accidents qui surviennent incessamment, souhaitent ce qui afflige, recherchent ce qui n'est pas utile, et se précipitent dans toute sorte de malheurs. Mais celui qui songerait à faire toutes choses selon ce qu'il peut, tiendrait sa vie à l'abri des revers, se connaissant soi-même, comprenant clairement sa propre constitution, n'étendant pas à l'infini les soins du désir, et contemplant dans le 369 contentement la riche nature, nourrice de tout. De même que, dans l'embonpoint, l'excès de santé est un péril manifeste, de même la grandeur des succès est dangereuse; et on contemple ces illustres personnages dans leurs mauvaises fortunes. D'autres, mal instruits des histoires anciennes, ont péri par leur propre mauvaise conduite, ne prévoyant pas les choses visibles, pas plus que si elles étaient invisibles, bien qu'ils aient la longue vie comme enseignement de ce qui advient et de ce qui n'advient pas, d'où il fallait savoir reconnaître l'avenir. Donc le sujet de mon rire, c'est les hommes insensés, qui portent la peine de la méchanceté, de la cupidité, de l'insatiabilité, de la haine^des guet-apens, des perfidies, de l'envie (c'est vraiment un labeur d'énumérer la multiplicité des ressources qu'a le mal, et là aussi est une espèce d'infini); les hommes qui rivalisent d'astuce entre eux, dont l'âme est tortueuse, et chez qui aller vers le pire est une manière de vertu ; car ils exercent le mensonge, cultivent la volupté, désobéissant aux lois. Mon rire condamne leur inconsistance, eux qui n'ont ni yeux ni oreilles ; or il n'y a que le sens de l'homme qui voie loin par la justesse de la pensée, et qui présage ce qui est et ce qui sera. Les hommes se déplaisent à toutes choses et derechef se jettent dans les mêmes choses; ayant refusé de naviguer, ils naviguent ; ayant repoussé l'agriculture, ils cultivent; ils chassent leur femme et 371 en prennent une autre ; ils engendrent des enfants et les enterrent; les ayant enterrés, ils en ont d'autres et les élèvent; ils souhaitent la vieillesse, et, quand ils y sont, ils gémissent, sans conserver en aucune condition la constance de l'esprit. Les chefs et les rois estiment heureux les particuliers ; ceux-ci souhaitent la royauté ; celui qui régit la cité envie l'artisan comme étant hors de péril ; l'artisan envie le chef comme puissant en toute chose. Car les hommes n'aperçoivent pas le droit chemin de la vertu, chemin libre, uni, où l'on ne choppe pas, et pourtant où nul ne veut s'engager; au lieu de cela, ils se jettent dans la voie rude et tortueuse, marchant péniblement, glissant, trébuchant, la plupart même tombant, haletant comme s'ils étaient poursuivis, disputant, en avant, en arrière. Les uns, brûlés d'amours illégitimes, se glissent furtivement dans le lit d'autrui, forts de leur impudence ; les autres sont consumés par l'amour de l'argent, maladie insatiable. Ailleurs on se dresse réciproquement des embûches; celui que l'ambition élève jusqu'aux nues est précipité par le poids de sa méchanceté dans le fond de la ruine. On abat et l'on réédifie ; on fait des grâce3 et l'on s'en repent; on ravit ce qui est dû à l'amitié, on pousse les mauvais procédés jusqu'à la haine, on fait la guerre aux liens de la parenté, et de tout cela la cause est dans l'amour de l'argent. En quoi diffèrent-ils d'enfants qui se jouent, et pour 373 qui, la pensée étant sans jugement, tout ce que le hasard amène est divertissant ? Dans les passions, qu'ont-ils laissé aux bêtes irraisonnables, sauf que les bêtes se tiennent à ce qui les satisfait? En effet, quel lion a enfoui de l'or en terre? quel taureau a mis ses cornes au service de son ambition? quelle panthère s'est montrée insatiable? Le sanglier boit, mais pas plus qu'il n'a soif; le loup, ayant déchiré sa proie, ne pousse pas plus loin une alimentation nécessaire; mais l'homme, pendant des jours et des nuits consécutives, ne se rassasie pas de la table. L'ordre d'époques annuelles amène pour les animaux la fin du rut ; mais l'homme incessamment est piqué par le taon de la luxure. Quoi, Hippocrate ! je ne rirai pas de celui qui gémit d'amour, parce que, heureusement, un obstacle l'arrête? et surtout je n'éclaterai pas de rire sur celui qui, sans égard pour le péril, se lance à travers les précipices ou sur les gouffres marins? je ne me moquerai pas de celui qui, ayant mis sur la mer un navire et sa cargaison, s'en va accuser les flots de l'avoir englouti tout chargé ? Pour moi, je ne crois pas même rire suffisamment, et je voudrais trouver quelque chose qui leur fût affligeant ; quelque chose qui ne fût ni une médecine qui les guérit ni un Péon qui leur préparât les remèdes. Que ton ancêtre Esculape te soit une leçon, sauvant les hommes et ayant pour remercîments des coups de foudre. Ne vois-tu pas que moi aussi j'ai ma part dans la folie? moi qui en cherche la cause, et qui tue et ouvre des animaux ; mais c'était dans l'homme qu'il fallait la chercher. Ne vois-tu 375 pas aussi que le monde est plein d'inimitié pour l'homme , et a rassemblé contre lui des maux, infinis ? L'homme n'est, de naissance» que maladie ; en nourrice, il est inutile à lui-même et demandant secours; ayant grandi, il est méchant, insensé, et remis à des maîtres ; adulte, il est téméraire ; sur le déclin, il est misérable, ayant semé par sa folie les maux qu'il recueille. Le voilà en effet tel qu'il sort du sein sanglant de sa mère, Puis les violents, pleins d'une colère sans mesure, vivent dans les malheurs et les combats ; les autres dans les séductions et les adultères ; d'autres dans l'ivresse ; ceux-ci à désirer ce qui est à autrui, ceux-là à perdre ce qui est à eux. Que n'ai-je le pouvoir de découvrir toutes les maisons, de ne laisser aux choses intérieures aucun voile, et d'apercevoir ce qui se passe entre ces murailles? Nous y verrions les uns mangeant, les autres vomissant, d'autres infligeant des tortures, d'autres mêlant des poisons, d'autres méditant des embûches, d'autres calculant, d'autres se réjouissant, d'autres se lamentant, d'autres écrivant l'accusation de leurs amis, d'autres fous d'ambition. Et si l'on perçait encore plus profondément, on irait aux actions suggérées par ce qui est caché, dans l'âme, chez les jeunes, chez les vieux, demandant, refusant, mendiant, regorgeant , accablés par la faim, plongés dans les excès du luxe, sales, enchaînés, s'enorgueillissant dans les délices, donnant à manger, égorgeant, ensevelissant, méprisant ce qu'ils ont, se lançant après les possessions espérées, impudents, avaricieux, insatiables, assassinant, battus, arrogants, enflés d'une vaine gloire, passionnes pour les chevaux, pour les hommes, pour 377 les chiens, pour la pierre, pour le bois, pour l'airain, pour les peintures, les uns dans les ambassades, les autres dans les commandements militaires, d'autres dans les sacerdoces, d'autres portant des couronnes, d'autres armés, d'autres tués. Il faut les voir allant, les uns aux combats de mer, les antres à ceux de terre, d'autres à l'agriculture, d'autres aux navires de commerce, d'autres à l'agora, d'autres à l'assemblée, d'autres au théâtre, d'autres à l'exil, en un mot, les uns d'un côté, les autres d'un autre, ceux-ci à l'amour des plaisirs, au bien-être et à l'intempérance, ceux-là à l'oisiveté et à la fainéantise. Comment donc, voyant tant d'âmes indignes et misérables, ne pas prendre en moquerie leur vie livrée à un tel désordre ? Ta médecine même, je 'suis bien sur qu'elle n'est pas bien venue auprès d'eux; leur désordre les rend maussades pour tout, et ils traitent de folie la sagesse. Et certes je soupçonne que bonne partie de ta science est mise à mal par l'envie ou par l'ingratitude ; les malades, dés qu'ils sont sauvés, attribuent leur salut aux dieux ou à la fortune ; d'autres en font honneur à la nature et haïssent leur bienfaiteur, s'indignant, ou peu s'en faut, si on les croit débiteurs. La plupart, étant en eux-mêmes étrangers à toute idée d'art, et n'ayant aucun savoir, condamnent ce qui est le meilleur ; car les votes sont entre les mains des stupides. Ni les malades ne veulent confes- 379 ser, ni les confrères ne veulent témoigner, car l'envie s'y oppose. Ce n'est certes pas à un homme épargné par ces misérables propos que je parle ici, sachant bien que toi aussi as souvent subi des indignités, sans avoir voulu, pour argent ou pour envie, dénigrer à ton tour, mais il n'y a ni connaissance ni confession de la vérité. Il souriait en me parlant ainsi, et il me paraissait, Damagète, un être divin, et j'oubliais qu'il était un homme. Alors je repris la parole : O Démocrite plein de gloire, je rapporterai à Cos de bien grands dons de ton hospitalité ; car tu m'as rempli d'une immense admiration pour ta sagesse; je m'en retourne, proclamant que tu as exploré et saisi la vérité de la nature humaine. J'ai reçu de toi le remède qui guérira mon intelligence, et je prends congé, car l'heure l'exige, ainsi que les soins réclamés.par le corps; mais demain 381 et les jours suivants nous nous reverrons. A ces mois, je me levai, et lui, se préparant à me suivre, donna les livres à quelqu'un qui sortit je ne sais d'où. Alors je pressai le pas, et m'adressant à ceux (véritables Abdéritains, ceux-là) qui m'attendaient sur la hauteur : Amis, dis-je, je vous dois bien des grâces de m'avoir appelé au milieu de vous ; car j'ai vu le très-sage Démocrite, seul capable de rendre sages les hommes. Voilà ce que j'ai à t'annoncer au sujet de Démocrite, avec une pleine satisfaction. Porte-toi bien.
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Site  Jean  de La Fontaine 


http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/index.htm

DÉMOCRITE ET LES ABDÉRITAINS

Que j'ai toujours haï les pensers du vulgaire !
Qu'il me semble profane, injuste, et téméraire,
Mettant de faux milieux entre la chose et lui,
Et mesurant par soi ce qu'il voit en autrui !
Le maître d'Épicure (1) en fit l'apprentissage.
Son pays le crut fou : Petits esprits ! mais quoi ?
               Aucun n'est prophète chez soi.
Ces gens étaient les fous, Démocrite, le sage.
L'erreur alla si loin qu'Abdère (2) députa
               Vers Hippocrate (3) , et l'invita
               Par lettres et par ambassade,
A venir rétablir la raison du malade.
Notre concitoyen, disaient-ils en pleurant,
Perd l'esprit : la lecture a gâté (4) Démocrite.
Nous l'estimerions plus s'il était ignorant.
Aucun nombre, dit-il, les mondes ne limite :
               Peut-être même ils sont remplis
               De Démocrites infinis. 
Non content de ce songe, il y joint les atomes,
Enfants d'un cerveau creux, invisibles fantômes ;
Et, mesurant les cieux sans bouger d'ici-bas,
Il connaît l'univers, et ne se connaît pas.
Un temps fut qu'il savait accorder les débats :
               Maintenant il parle à lui-même.
Venez, divin mortel ; sa folie est extrême. 
Hippocrate n'eut pas trop de foi pour ces gens ;
Cependant il partit. Et voyez, je vous prie,
               Quelles rencontres dans la vie
Le sort cause ; Hippocrate arriva dans le temps
Que celui qu'on disait n'avoir raison ni sens
               Cherchait dans l'homme et dans la bête
Quel siège a la raison, soit le cœur, soit la tête.
Sous un ombrage épais, assis près d'un ruisseau,
                Les labyrinthes (5) d'un cerveau
L'occupaient. Il avait à ses pieds maint volume,
Et ne vit presque pas son ami s'avancer,
                Attaché selon sa coutume.
Leur compliment fut court, ainsi qu'on peut penser.
Le sage est ménager du temps et des paroles.
Ayant donc mis à part les entretiens frivoles,
Et beaucoup raisonné sur l'homme et sur l'esprit,
                Ils tombèrent sur la morale.
                Il n'est pas besoin que j'étale
                Tout ce que l'un et l'autre dit.
                Le récit précédent suffit
Pour montrer que le peuple est juge récusable.
                En quel sens est donc véritable
                Ce que j'ai lu dans certain lieu,
                Que sa voix est la voix de Dieu ?

Cette fable nous montre un La Fontaine très critique des préjugés du vulgaire. La dérision du proverbe Vox populi, vox Dei est nettement montrée (dernier vers de la fable)


Sources : Les lettres apocryphes d'Hippocrate (lettres du Sénat et du peuple d'Abdère à Hippocrate pour lui demander de venir guérir Démocrite ; lettre d'Hippocrate racontant ses entretiens avec Démocrite). L.F. les avait lues soit dans le texte grec, soit dans la traduction latine, soit dans les Conférences d'Hippocrate et de Démocrite, traduites du grec en français avec un commentaire (1632) par le médecin Bompart. (notes, G. Couton, fables p. 496)

(1) Démocrite, avec Leucippe : fondateurs de la doctrine atomique
(2) colonie grecque de Thrace, patrie de Démocrite
(3) Hippocrate (460-377 ?) av. JC) Le plus célèbre des médecins de l'Antiquité
(4) endommagé
(5) les circonvolutions cérébrales

Démocrite et les Abdéritains, illustration Oudry
Illustration : Jean-Baptiste Oudry__________________________

p. 167
Le miroir  du père Bouhours 

http://books.google.fr/books?id=PL48S0lnacwC&pg=PA303&lpg=PA303&dq=Le+miroir+++Bouhours&source=bl&ots=avdjO9keq3&sig=V1vrStw-M-PtXy9M01tSSCIMBiw&hl=fr&sa=X&ei=rkPcUpj7MMLY7AaHiIBg&ved=0CGUQ6AEwCQ#v=onepage&q=Le%20miroir%20%20%20Bouhours&f=false
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_____p 169 et suite
E. Kant
"Dans le  cas le plus favorable tel  que l'envisage  Kant  dans les observations  sur le  Sentiment   du  beau  et  du  sublime   , le mélancolique apparait comme le  plus apte à éprouver  le sentiment  du  sublime , mais aussi comme  celui  qui  est  ,  à  l'égard  de lui-même et des autres un juge  sévère"  et il  n'est pas rare ajoute  Kant  qu'il  soit insatisfait de soi  aussi  bien  que du monde. 
+ Anthropologie>>> nostalgie.

_____Schiller  >>>la satire  

____Torquato Tasso de Goethe 


____Baudelaire :"héautotimorouménos"  

_____Freud : choix  d'objet narcissique 


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P. 181
L'Utopie  de  robert  Burton  ....
Anatomie  de la  Mélancolie (1621)
Chacun connaît le jeu de l'île déserte. L'Anatomie de la mélancolie de Robert Burton (1576-1640) fait partie des dix livres à emporter sur cette fameuse île. Sans équivalent à son époque ni après elle, l'Anatomie est la somme de toutes les questions que se pose l'individu face au monde, la somme aussi de toute la culture classique. Si l'Anatomie est la Bible de l'honnête homme, elle demeure pour nous un livre total. Il aura fallu attendre plus de trois siècles pour que le lecteur français découvre le père de la psychologie moderne, l'ancêtre de la psychanalyse et s'aperçoive que les inquiétudes religieuses et existentielles sont toujours les mêmes. La langue française est la seule à n'avoir pas très rapidement accueilli Robert Burton (1576-1640), malgré les avertisssements répétés d'autres grands monstres de la littérature (de Sterne à Mac Cormack - en passant par Melville -, de Baudelaire à Borgès, etc.). Sous le nom de Démocrite junior, Robert Burton analyse la Mélancolie : ses causes, ses symptomes, ses effets, les caractéristiques les plus inattendues de ses manifestations, ses remèdes. Divisée en trois grandes parties, Anatomie de la mélancolie est précédée d'un succulent prologue de quelque 300 pages qui explique le pourquoi et le comment du sujet, le justifie en quelque sorte. Très lue dès sa sortie, pillée par la suite, oubliée au XVIIIe siècle, redécouverte par le mélancolique XIXe, si l'oeuvre ne vient à bout d'un sujet ontologiquement inépuisable, elle révèle les aspects les plus divers de l'espèce humaine. Traduit par Bernard Hoepffner avec la collaboration de Catherine Goffaux, présenté par Jean Starobinski, cette nouvelle édition de cette oeuvre-monstre, saluée en 2000 par l'ensemble de la critique, est vendue en deux volumes inséparables et comporte un index complet. - Présentation de l'éditeur -
(date de publication : 1er avril 2004)
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Keats  Ode  sur la Mélancolie 
 

Ode sur la mélancolie

(in Les Odes,
trad. Alain Suied, Éditions Arfuyen)

Non, non, ne va pas boire au Léthé, ne va pas boire
Le vin empoisonné de l’aconit aux rudes racines ;
N’accepte pas que ton front pâle reçoive le baiser
De la belladone, vermeil raisin de Proserpine ;
Ne fais pas ton rosaire des grains de l’if ;
Ne laisse pas le scarabée, ni la phalène devenir
Ta Psyché de deuil, ni le hibou duveteux
Le compagnon des mystères de la Mélancolie ;
Car l’ombre rejoindrait la torpeur des ombres
Et noierait l’angoisse vigilante de l’âme.

Mais quand s’abattra la Mélancolie,
Soudaine messagère des Cieux, nuage de larmes,
Qui abreuve les fleurs aux têtes tombantes,
Et cache la verte colline sous un linceul d’Avril;
Alors gave ta peine d’une rose matinale,
Ou de l’arc-en-ciel entre vague et rivage,
Ou de l’abondance des globes de pivoines ;
Ou si ta maîtresse montre une riche colère,
Emprisonne sa douce main dans la tienne, laisse-la
Se déchaîner et bois son regard sans pareil.

Sa demeure est dans la Beauté - mortelle condition ;
Et dans la Joie, dont la main esquisse à ses lèvres
Un éternel adieu ; et dans le douloureux Plaisir,
Qui se change en poison tandis que la bouche, abeille,
L’aspire : oui, au temple même de la Félicité,
La Mélancolie voilée trouve un sanctuaire souverain
Que seul sait voir celui qui peut, d’une langue vive,
Faire éclater les raisins de la Joie contre son fin palais ;
Son âme goûtera le triste pouvoir de la Déesse
Et deviendra l’un de ses trophées de nuages.

 (http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/keats.html)

P 222 Shakespeare  le   Jacque   de  Comme il  vous plaira

p248 Van Gogh  Dr  Gachet

p247 La leçon  de  la nostalgie
p268 
Le role  de la  musiqueSigne memoratif fr Rousseau
(Dictionnaire de la musique
p 283 la nostalgie  ,  une variété  du  deuil
p287  l'exil   Ulysse

p316 L'é&légie
mémoire  littéraire 
 Les Tristes d'Ovide
Ovide>>Delacroix >>Baudelaire
Tableau   Ovide  en  exil  chez  les Scythes

p324 Goethe, Torquato Tasso 
p  327 Mandelstam  ?  Tristia
Yves Bonnefoy
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 Le Salut par l'ironie
XVIIIème   retour  au  "petit",  lexs contes   qui  remplacents les mythes"l'ombre portée  du mythe  "  ,  les bibelots  
p 360  Le théatre  Diderot   Gozzi  ?   (Italie  = ironie)
P 386   Kierkegaard 
 les 3  ages  
 les pseudonymes

Humm encore 300  pages  ....:  
on voit  que pour    exploiter   Starobinsky  ,  il  faudrait au  moins   un  an  sur   le  livre    afin  d'essayer  de  dégager une  synthèse 
peut être  ne  s'adresse-til  qu'à  de   grands  érudits  ,  j'avoue  que  je suis un  peu  noyée  .....et  pourtant     il  est  bien  difficile  de l'abandonner  ...

 Juste quelques  titres de chapitre   ...

Rêve et immortalité mélancolique   
Baudelaire
les proportions de l'immortalité :  "j'ai  plus de  souvenirs que  si  j'avais mille  ans....."
Les rimes du vide
Le regard des statues

le prince et son bouffon 
Des négateurs  et   des persécutés  

L'encre de la mélancolie
"Dans son néant  j'espère trouver le  tout   "


Don Quichotte
Madame  de  Staël

Jouve ouvrier  de   l'entre-deux