Merci encore une fois à Pierre Remacle et à son site qui reproduisent l'oeuvre dans son intégralité
http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/epictete/manuel.htm
ce qu'en dit Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pict%C3%A8te
Sur Epictète :
Naissance | 50 Hiérapolis, Phrygie |
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Décès | 125 ou 130 Nicopolis, Épire |
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École/tradition | Philosophie antique | |
Principaux intérêts | Éthique, morale, Conscience | |
Œuvres principales | Manuel d'Épictète, Entretiens d'Épictète | |
Influencé par | Stoïcisme, Cynisme, Socrate, Diogène de Sinope | |
A influencé | Arrien, Junius Rusticus, Marc Aurèle, Blaise Pascal, Alain, Albert Ellis, Jonathan Barnes |
Épictète met fortement en avant la partie éthique de la philosophie. Bien qu'il enseigne également la logique stoïcienne, il insiste fortement sur la prépondérance de l'action, et sa philosophie est avant tout pratique. Fidèle aux conceptions traditionnelles de l'école du portique, il présente l'Homme comme soumis au destin ordonné par les dieux. Son enseignement se veut une méthode pour atteindre le bonheur par l'ataraxie, la paix de l'âme en acceptant, avec courage et amour, tout décret du destin inexorable, en accomplissant loyalement son devoir en dépit des circonstances, et en agissant avec bienveillance envers les autres Hommes.
Épictète s'inscrit dans la tradition stoïcienne et ses développements les plus récents à l'époque impériale. Son enseignement connu ne porte pas trace d'une étude de la physique, et met l'étude de la logique, traditionnelle dans l'école, au second plan. L'éthique est divisée en éthique théorique et éthique pratique, la première étant subordonnée à la seconde7 ; son enseignement se décompose en trois temps : l'apprentissage des règles de vies, correspondant à l'éthique pratique, est la première étape et la plus nécessaire. La justification de ces pratiques, qui est l'éthique théorique, vient en second et n'est que complémentaire et explicative. Le soubassement dialectique qui soutien la véracité des principes théoriques vient en dernier, et constitue la logique8.
À l'instar d'autres représentants tardifs du stoïcisme, Épictète se réfère largement à la tradition cynique. Il cite à de nombreuses reprises le nom, les vertus et l'exemple de Diogène de Sinope. À travers ce retour, il cherche à se rattacher à Socrate qu'il met sur le même plan que Diogène et cite également en exemple. Épictète établit entre eux un lien par leur commun mépris de la mort, leur exigence de liberté, et leur indifférence aux biens extérieurs.
La question principale à laquelle tente de répondre la philosophie d’Épictète est de savoir comment il faut vivre sa vie. Face à cette première interrogation, tous les autres grands questionnements de la philosophie sont de peu d’importance à ses yeux. À cette fin, Épictète se pose tout d’abord la question de l’existence, ou non, d’une « nature des choses » qui est invariable, inviolable et valable pour tous les hommes sans exception. Sa réponse est claire : la « nature des choses » existe et il la formule, au début de son Manuel, en disant que, de toutes les choses du monde, certaines sont en notre pouvoir exclusif tandis que d’autres ne le sont pas. Nos opinions, nos mouvements, nos désirs, nos inclinaisons, nos aversions — en un mot, toutes nos actions — appartiennent à la première classe des choses et il les appelle « prohairétiques ». Le corps, les biens, la réputation, les dignités — en un mot, toutes les choses qui ne sont pas du nombre de nos actions — appartiennent à la deuxième classe des choses et il les appelle « aprohairétiques ». Qu’est-ce donc la prohairesis ? Épictète nous montre que la prohairesis est la faculté qui nous fait différents de tous les autres êtres vivants. Elle est la faculté qui nous permet de désirer ou d’avoir de l’aversion, de ressentir un besoin impulsif ou de la répulsion, de dire oui ou non, selon nos jugements. Les choses prohairetiques sont libres par leur nature justement parce que la liberté de notre prohairesis est absolue: elle ne peut être restreinte ni par la douleur, ni par la mort, ni par quoi que ce soit qui lui est extérieur. Si notre prohairesis fait que nous nous accommodons d’un fait quelconque c’est qu’elle a ainsi décidé.
Ainsi, bien que nous ne soyons pas responsables des représentations qui naissent librement dans notre conscience, nous sommes absolument et sans aucun doute responsables de la manière dont nous faisons usage de celles-ci. D’après Épictète il est primordial de garder à l’esprit qu’en dehors de notre prohairesis il n’existe ni bien ni mal, et qu’il est vain de tenter de modifier la nature des choses. Quel est donc le critère qui nous permet de respecter dans n’importe quelle situation la nature des choses? Épictète nous explique que ce critère est un jugement qu’il faut apprendre par la philosophie et il appelle ce jugement dihairesis. Face à tout ce qui est aprohairétique (événements, objets, individus, etc.) quelle est alors l’attitude qu’il faut avoir? Il faut avoir l’attitude du bon joueur d’échecs, c’est-à-dire le courage de jouer et de vaincre.
Et si on perd la partie? Perdre aussi fait partie de la nature des choses. Si on perd la partie, la dihairesis qui nous guide nous empêche de faire quelconque réclamation pour ce qui advient et qui ne dépend pas de nous. En effet, il faut accepter ce que les événements et le destin nous apportent, tant que ceci n’est pas de notre ressort. L’Homme est partie intégrante d’un système qui le dépasse. Plutôt que de s’opposer vainement au sort qui lui est réservé, il l’accepte et dit merci pour l’occasion qu’il a eu de jouer, car il comprend le divin qui est en lui et fait raisonner sa vie au diapason de ses jugements guidés par la dihairesis. Cela signifie que, pourvu qu’on ait sauvegardé la liberté de notre prohairesis et respecté les règles du jeu, même si on a perdu le match d’un jour, le vrai match a toujours été gagné.
Pour le stoïcien rien ne sert de vénérer la nature, les dieux ou d’autres maîtres. Seuls des principes rationnels doivent permettre de comprendre — ou simplement accepter — le mouvement du monde et des hommes. C’est par une analyse rationnelle qu’il détermine ce qui ne dépend pas de lui, et c’est grâce à cette même raison qu’il définit ses jugements sur le monde.
La psychologie d’Épictète
Le paradigme psychologique contemporain des thérapies cognitives est fondé, dans une mesure significative, sur une série de conceptions psychologiques développées par Épictète. Au premier rang desquelles figurent les notions de représentations et de jugement. En effet, le Manuel repose sur l’adage central d’Épictète : « ce ne sont pas les choses qui te nuisent mais le jugement que tu portes sur elles ». La thérapie cognitive, telle qu’initiée par A. Ellis et A. Beck se base sur cette même idée : les conduites dysfonctionnelles des individus, les pathologies et problématiques psychologiques sont le fruit de processus représentationnels inadaptés, qui donnent à percevoir le monde de façon contre-productive9.Reflexions personnelles donc qui n'engagent que moi !
En lisant les aphorismes du Manuel je suis surprise par la similitude des propos avec ceux que me tenait un bouddhiste (tibétain) propos également cités sur des sites de ce courant philosophique ou religieux . (Hormis ce que j'ai surligné en rouge sur la nature des choses contraire à la vacuité)
Dirons-nous que le bouddhisme tibétain a subi l'influence des stoIciens grecs ou l'inverse ? Les religions comparées ou les philosophies co!mparées , l'histoire des idées nous pousse à une étude du parallélisme Mais surement plutôt que le stoïcisme est une philosophie commune ., une sagesse partagée . La remarque plus interessante est peut être le fait qu'elle se répande à nouveau dans nos sociétés occidentales si l'on prend en compte l’engouement croissant pour ces formes de pensées qui nous revient sous des formes exotiques : recherche du bonheur par l'ataraxie en particulier , apaisement du stress de l'individu ou de nos sociétés , renoncement par l'acceptation de notre finitude et de notre impuissance à modifier le monde et ce qui nous environne.
Quelques aphorismes du Manuel pour expliquer mon sentiment :
I
5. Ainsi, à toute idée rude[ii], exerce-toi à dire aussitôt : « Tu es une idée, et tu n’es pas tout à fait ce que tu représentes. » Puis examine-la, applique les règles que tu sais, et d’abord et avant toutes les autres celle qui fait reconnaître si quelque chose dépend ou ne dépend pas de nous ; et si l’idée est relative à quelque chose qui ne dépende pas de nous, sois prêt à dire : « Cela ne me regarde pas. »
III
A
propos de tout objet d’agrément, d’utilité ou d’affection,
n’oublie pas de te dire en toi-même ce qu’il est, à commencer par
les moins considérables. Si tu aimes une marmite, dis : « C’est
une marmite que j’aime ; » alors, quand elle se cassera, tu
n’en seras pas troublé : quand tu embrasses ton enfant ou ta
femme, dis-toi que c’est un être humain[iv]
que tu embrasses ; et alors sa mort ne te troublera pas.
VIII
Ne
demande pas que ce qui arrive arrive comme tu désires ; mais désire
que les choses arrivent comme elles arrivent, et tu seras heureux.
XIV
2.
On est toujours le maître d’un homme, quand on a le pouvoir de lui
donner ou de lui ôter ce qu’il veut ou ce qu’il ne veut pas. Si
l’on veut être libre, qu’on n’ait ni désir ni aversion
pour rien de ce qui dépend d’autrui ; sinon, il faut être esclave.
XVI
Quand
tu vois quelqu’un qui pleure, soit parce qu’il est en deuil, soit
parce que son fils est au loin, soit parce qu’il a perdu ce qu’il
possédait, prends garde de te laisser emporter par l’idée que
les accidents du dehors qui lui arrivent sont des maux.
Rappelle-toi sur-le-champ que ce qui l’afflige ce n’est pas
l’accident, qui n’en afflige pas d’autre que lui, mais le jugement
qu’il porte sur cet accident. Cependant n’hésite pas à lui témoigner,
au moins des lèvres, ta sympathie, et même, s’il le faut, à gémir
avec lui ; mais prends garde de gémir du fond de l’âme.
XIX
1.
Tu peux être invincible, si tu ne t’engages dans aucune lutte, où il
ne dépend pas de toi d’être vainqueur.
XXXIII
1.
Retrace-toi dès maintenant un genre de vie particulier, un plan de
conduite, que tu suivras, et quand tu seras seul et quand tu te
trouveras avec d’autres.
2.
Et d’abord garde ordinairement le silence, ou ne dis que ce qui est nécessaire
et en peu de mots. Il pourra arriver, mais rarement, que tu doives
parler quand l’occasion l’exigera ; mais ne parie sur rien de
frivole : ne parle pas de combats de gladiateurs, de courses du cirque,
d’athlètes, de boire et de manger, sujets ordinaires des
conversations ; surtout ne parle pas des personnes, soit pour blâmer,
soit pour louer, soit pour faire de parallèles. 3.
Si tu le peux, ramène par tes discours les entretiens de ceux avec qui
tu vis sur des sujets convenables. Si tu te trouves isolé au milieu
d’étrangers, garde le silence.
4.
Ne ris pas beaucoup, ni de beaucoup de choses, ni avec excès.
XXXVII
Quand
tu as pris un rôle au-dessus de tes forces, non seulement tu y as fait
une pauvre figure, mais encore tu as laissé de côté celui que tu
aurais pu remplir.
XLI
C’est
la marque d’un manque de disposition pour la vertu que de
donner une grande place aux choses du corps, comme de donner beaucoup de
temps à faire de la gymnastique, à manger, à boire, à excréter. Il
ne faut faire tout cela qu’accessoirement, et appliquer toute son
attention à son esprit.
Wikipedia : sur le manuel
Sur le Manuel :http://fr.wikipedia.org/wiki/Manuel_d%27%C3%89pict%C3%A8te
Rappel Ataraxie : bonheur par l'absence de passions
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ataraxie
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