vendredi 20 octobre 2017

Homo Deus de Yuval Noah Harari


Voilà  je 'ai   lu  ... Pour l'heure  passons  sur  mon  projet de  roman  avorté  (peut-être  :-)
Après bien  des hésitations  j'adhère  et je reconnais  à  l'auteur  des qualités exceptionnelles  !
Pour  moi  c'est  un  visionnaire génial  d'une  érudition  colossale  !
Je ne mets  pas toutefois de  côté  mon  esprit  critique  et je reprends l'ouvrage   pour tenter d'éclaircir quelques  poins  obscurs
D'abord pourquoi   cet  ouvrage   ne déclenche  -t-il  pas (en  France ?) plus de   polémique  ?
Pourquoi  nos grands ténors de  la philosophie  , de  la sociologie  , de  l'économie , des sciences  se  font-ils aussi  discrets sur un  tel sujet  qui  devrait révolutionner  nos systèmes  dans tous  ces domaines  ?
Pourquoi  ne pas entendre   ses alarmes  ?
Aveux d'impuissance  ou laxisme ? Indifférence  au  monde que  nous laisserons aux  prochaines générations  ?  Certitude   d' être parmi  les élus ?  Mépris pour les futurs inutiles ?

Je n'ai  peut être   pas moi-même  entendu  les voix  qui  ont  pris son  parti  ! mais je n'ai  peut être pas suffisamment   écouté   ou  prêté  suffisamment  attention , pas  ouvert  les bonnes  portes  .... 

Le  premier  constat est que  Harari  est de  culture  anglo-saxonne et  on  n'oublie  pas que le   sérail  de  la vieille  Europe  traine  toujours  des pieds   avant  de prêter  l'oreille   aux  sirènes  qu'il  n'a pas  initiés  !

Des  pages de  références pour appuyer  ses théories ou  seulement  ses arguments  ont le  plus  souvent  des accents inconnus  du  grand  public   francophone ! Il est nécessaire de décrypter  avant de  valider  et la  prudence  est  un  bon  prétexte  pour refuser  l'engagement , même devant    des évidences qui  devraient   rallier  le bon  sens commun  .

Bien  , bien  j'ai  aussi  quelques points à  éclaircir et ses démonstrations vont   un  vite  parfois pour  moi  . (je devrais peut-être  aussi  lire  Sapiens son  premier  opus .

Ce qui   me trouble en  premier lieu  : c'est  cette association  d''humanisme-libéral  qui  a succédé aux précédentes théories  philo-politico-économiques et qui  serait responsable   de la  menace qui  pèse  sur  l'humanité .
Je  ne   pense  pas que les  deux  termes soient   fatalement  associés  et  qu'il  faille  rejeter  à  la fois  l'un  et  l'autre  dans  ce couple mal  apparié  ?
Mais  je soupçonne une  vision  anglo-saxonne  des deux termes  non  en  parfait accord avec nos  concepts  européens  (du continent  ) ???

L'effrayant  sur  lequel   on  peut  indiscutablement  s'arreter  c'est  sur les  conséquences  dramatiques   de cette  évolution de l'homme ,  (peut être  réellement non  maitrisable,)  sur   les autres espèces  ,  l'écologie,   sur la planète  ... et sur  la perspective  quasi  ineluctable que   nous  nous  acheminons  vers  une  société  partitionnée  entre    individus  nantis  (plus  ou  moins augmentés  ) et  populations d'inutiles  .
Ce constat  comme  cette  perspective  sont les   deux  menaces  qu'il  est difficile  d'ignorer  ou de réfuter  .

+ article  du  Figaro : La nouvelle   bible de  l'humanité  
" Harari parachève ainsi son grand ouvrage qui peut se lire comme une nouvelle Bible, une version évolutionniste et anti spéciste de l'histoire de l'homo sapiens, depuis sa genèse jusqu'à l'Apocalypse dont l'auteur prophétise qu'elle pourrait être imminente. Une bible qui affirme que la «religion» humaniste est une construction culturelle imaginaire au même titre que les monothéismes. À cet égard, on s'étonne qu'elle ne suscite pas davantage de débats dans les pays des droits de l'homme.
Version evolutionniste  :  oui   
 anti speciste   ?  que l'homme soit un  animal  , on  ne peut qu'être d'accord  , Que nous  soyons le   résultat d'algorithmes  , c'est  probable  .

Mais   il  n'y  a pas  de  prophétie  chez  Harari il me semble  .  seulement  la projection   dans  le futur  de  plusieurs possibles  , dont  certains alarmants.   si  nous  ne changeons  rien  à   notre   manière de vivre  .L'exacerbation  des inégalités   me  parait  bien  évidente  pour  annoncer   sans  messianisme inconsidéré l'émergence d' une  société  à  deux vitesses  avec une   population  d'inutiles  dont les  privilégiés  ne  sauront  que  faire  !
Dès les années  70 et   avec  le début de la robotisation  ,  il était facile  de  prévoir  la  disparition  progressive  mais  ineluctable  des emplois  .  On leurrait  alors les gens  avec  la  promesse  d'une  civilisation  des  loisirs  ,  et  de   là  sont  nées  les  35 heures une....Le nécessaire partage  de  l'emploi  était  un  leitmotiv  . Aujourd'hui  , on  allonge   le  temps  de  travail  et  on voudrait gèré  le  chomage  !!  
Beaucoup  à  dire   sur  le sujet  !!!!! 
Apocalypse  imminente  :  c'est avouer  n'avoir  pas  lu  le   livre   jusqu'au  bout  . 
Humanisme  = religion , construction  culturelle  imaginaire  :  n'est-ce pas la caracteristique  de  tout  idéal  ? 
Moi  je suis  seulement   génée  quand   Harari  forme  le  couple  Humanisme-libéral  .
Une  philosophie de  l'humain  associée  à  un systéme  politico-economique  en  ignorant  le capitalisme   serait mon  reproche   à  Harari .
Si sa culture anglo-saxonne  lui  permet  de   situer l'origine du  libéralisme dans  l'humanisme , on  peut  comprendre  avec   un  peu   gymnastique  mentale  ,  mais  l'humanisme  ne peut  cautionner  le capitalisme  qui ,issu  du   libéralisme opprime , les  non-possédants et  dicte  sa tyrannie  du marché  !  
Je reprocherais à  Harari  d'ignorer  le  capitalisme  et sa responsabilité dans  l'accelération  des inégalités . 
Quant  à  la boutade   sur  les droits de  l'homme   , quelle  mauvaise  foi  !!!!!

L'ouvrage  de  Harari  n'est  pas un  manifeste  revolutionnaire  !! ce n'est que le  constat  des processus en  cours  
A  moins  qu'il  faille  y  lire  un  contre manifeste  du  Dataisme  !!  :-)


Vegan et bouddhiste
Yuval Noah Harari, né en Israël en 1976, universitaire spécialisé dans l'histoire militaire du Moyen Âge, diplômé d'Oxford, donne des cours de World History à l'université hébraïque de Jérusalem. Il a diffusé ses cours sur internet sous forme de MOOC puis les a transformés en livres. La séduction qu'il exerce tient sans doute à son style convivial de professeur charismatique qui veut pousser ses élèves à remettre en question leurs idées toutes faites pour montrer que leurs croyances et leurs valeurs sont fragiles.

Vegan  bouddhiste  et   israelien   !!  De quoi  se  mettre  à  dos  bien  du  monde  !!!!  
Les  religieux du  livre,  les  acteurs de   la filière  alimentaire  carnée  et  "beaucoup  d'autres  du politiquement  correct  !!


Végétalien - une grosse centaine de pages d'Homo Deus est consacrée aux souffrances que Sapiens fait subir aux autres animaux - Harari vit dans une communauté agricole coopérative près de Jérusalem. Il est aussi adepte de la méditation bouddhiste, tendance Vipassana. Homo Deus est d'ailleurs dédié à son maître S.N Goenka.

Hum ! nier la souffrance   animale , partisan  d'une   existence  consacrée à  la  sagesse  et à la recherche  du  bonheur  ,  loin  de   la société de  consommation  , voilà   des  qualités qui   meritent l'admiration  !


Les droits de l'homme, une invention

Des personnalités mondialement admirées, comme Bill Gates et Mark Zuckerberg, ont chaleureusement recommandé Homo Sapiens. Barack Obama a dit qu'il avait adoré cette «histoire de l'humanité vue du ciel», curieuse expression pour qualifier une vision réductionniste de l'homme. On se demande si l'ancien président américain a lu les pages 136 et 137 dans lesquelles Harari décortique le fameux passage de la Déclaration d'indépendance des États-Unis qui dit que tous les hommes sont créés égaux, doués de droits inaliénables parmi lesquels la vie, la liberté, la recherche du bonheur. «Ces principes universels, affirme Harari, n'existent nulle part ailleurs que dans l'imagination fertile des Sapiens et dans les mythes qu'ils inventent et se racontent. Ces principes n'ont aucune validité objective.» Harari écrit également, et pour lui cela ne semble pas souffrir discussion, que «la liberté est une invention des hommes qui n'existe que dans leur imagination». Il entreprend alors une étrange traduction «en langage biologique» de la Déclaration d'indépendance.
 Le livre   lu  par  des millions  de  gens  n'a  pas  besoin  d'adoubement  de  complaisance   !

Harari écrit également, et pour lui cela ne semble pas souffrir discussion, que «la liberté est une invention des hommes qui n'existe que dans leur imagination»..
Ce n'est pas un   "eureka"  philosophique  il  me semble  !!!!!!! 
Quant à l'âme dont il est plus longuement question dans Homo Deus, elle n'existe pas non plus, explique-t-il, puisque les chercheurs qui ont scruté tous les recoins du cœur et du cerveau humain ne l'ont jamais découverte.
En France, Homo Sapiens n'avait pas fait l'objet d'un grand lancement médiatique. Il s'est transmis de bouche-à-oreille et… d'homme à homme. Phénomène singulier, il a été lu principalement par des hommes de catégories socioprofessionnelles supérieures qui le recommandaient à leurs amis, comme les lectrices le font habituellement avec leurs romans préférés.
"L'âme  'existe  pas"  :  J'adore  :-)  !!!!!
Qui trop embrasse sème la confusion
Pourtant la plupart des lecteurs d'Homo sapiens, lorsqu'on leur demande ce qu'ils en ont pensé et quel est le propos de l'auteur, ont du mal à répondre. Ils plissent le front. En effet, en le lisant, on se demande où Harari veut en venir. On sent qu'il veut en venir quelque part, mais qu'il entretient un certain flou, ou peut-être qu'il n'arrive pas à dissiper le flou de sa propre pensée. Il est indéniablement plus à l'aise dans les passages narratifs que dans lorsqu'il entreprend de philosopher.
Ses lecteurs ont apprécié le foisonnement de connaissances déployées. Il est vrai qu'on peut picorer dans ces livres une multitude d'études chiffrées et d'anecdotes historiques intéressantes. Mais dans certains domaines, ces connaissances sont sujettes à caution, parfois erronées à force d'être schématiques ou partielles, au point qu'on se demande si elles sont de première main ou s'il répète ce qu'il a lu dans les livres répertoriés dans la bibliographie. Une bibliographie où ne figurent que des ouvrages et des articles contemporains. La culture classique de Harari, en littérature et en philosophie, sans parler de la théologie, semble très succincte.
Harari a un réel talent pour vulgariser, faire réfléchir en faisant marcher l'imagination de son lecteur. À cet égard, il serait certainement un bon auteur de romans dans lesquels il pourrait laisser s'exprimer les contradictions et les angoisses légitimes qui l'habitent.
Mais en refermant Homo Sapiens et Homo Deus qui brassent des milliers de siècles, d'histoires, de sujets, d'idées et de supputations, on est assommé comme si on sortait d'un chaos. À la toute dernière page, Harari semble dire qu'il a eu lui-même cette impression: «Élargir nos horizons peut se retourner contre nous en semant la confusion et en nous rendant plus passifs qu'avant.» Étrange.

!!! Faut-il  reprocher   à  Harari   , le   foisonnement  de  ses connaissances  ?
  Faut-il   lui  reprocher ,   de  nous laisser le choix de  la conclusion  ?   
 Faut-il  lui  reprocher  la reserve   prophétique  ?  

S. N. Goenka Sur  wikipedia