dimanche 11 mai 2014

le manuel d'Epictète

Ouvrage  emprunté  à  la   Médiathèque  de   Brétigny sur orge:

Merci   encore une fois   à  Pierre  Remacle   et   à  son  site   qui  reproduisent   l'oeuvre  dans son   intégralité 
 http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/epictete/manuel.htm

ce qu'en dit  Wikipédia  :  http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pict%C3%A8te
Sur  Epictète :

Naissance 50
Hiérapolis, Phrygie
Décès 125 ou 130
Nicopolis, Épire
École/tradition Philosophie antique
Principaux intérêts Éthique, morale, Conscience
Œuvres principales Manuel d'Épictète, Entretiens d'Épictète
Influencé par Stoïcisme, Cynisme, Socrate, Diogène de Sinope
A influencé Arrien, Junius Rusticus, Marc Aurèle, Blaise Pascal, Alain, Albert Ellis, Jonathan Barnes
Épictète, philosophe  grec   en grec ancien Ἐπίκτητος / Epíktêtos, qui signifie « homme acheté, serviteur », (Hiérapolis, Phrygie, 50Nicopolis, Épire 125 ou 130) était un philosophe de l’école stoïcienne. Sa vie est relativement peu connue, et il ne laissa aucune œuvre écrite de sa main. Son disciple Arrien assura la transmission de son œuvre en publiant les notes prises lors des leçons de son maître, en huit livres, dont la moitié sont aujourd'hui perdus, ainsi qu'un condensé de doctrine morale, le Manuel, textes qui eurent une influence certaine sur Marc-Aurèle.
Épictète met fortement en avant la partie éthique de la philosophie. Bien qu'il enseigne également la logique stoïcienne, il insiste fortement sur la prépondérance de l'action, et sa philosophie est avant tout pratique. Fidèle aux conceptions traditionnelles de l'école du portique, il présente l'Homme comme soumis au destin ordonné par les dieux. Son enseignement se veut une méthode pour atteindre le bonheur par l'ataraxie, la paix de l'âme en acceptant, avec courage et amour, tout décret du destin inexorable, en accomplissant loyalement son devoir en dépit des circonstances, et en agissant avec bienveillance envers les autres Hommes.


Épictète s'inscrit dans la tradition stoïcienne et ses développements les plus récents à l'époque impériale. Son enseignement connu ne porte pas trace d'une étude de la physique, et met l'étude de la logique, traditionnelle dans l'école, au second plan. L'éthique est divisée en éthique théorique et éthique pratique, la première étant subordonnée à la seconde7 ; son enseignement se décompose en trois temps : l'apprentissage des règles de vies, correspondant à l'éthique pratique, est la première étape et la plus nécessaire. La justification de ces pratiques, qui est l'éthique théorique, vient en second et n'est que complémentaire et explicative. Le soubassement dialectique qui soutien la véracité des principes théoriques vient en dernier, et constitue la logique8.
À l'instar d'autres représentants tardifs du stoïcisme, Épictète se réfère largement à la tradition cynique. Il cite à de nombreuses reprises le nom, les vertus et l'exemple de Diogène de Sinope. À travers ce retour, il cherche à se rattacher à Socrate qu'il met sur le même plan que Diogène et cite également en exemple. Épictète établit entre eux un lien par leur commun mépris de la mort, leur exigence de liberté, et leur indifférence aux biens extérieurs.
La question principale à laquelle tente de répondre la philosophie d’Épictète est de savoir comment il faut vivre sa vie. Face à cette première interrogation, tous les autres grands questionnements de la philosophie sont de peu d’importance à ses yeux. À cette fin, Épictète se pose tout d’abord la question de l’existence, ou non, d’une « nature des choses » qui est invariable, inviolable et valable pour tous les hommes sans exception. Sa réponse est claire : la « nature des choses » existe et il la formule, au début de son Manuel, en disant que, de toutes les choses du monde, certaines sont en notre pouvoir exclusif tandis que d’autres ne le sont pas. Nos opinions, nos mouvements, nos désirs, nos inclinaisons, nos aversions — en un mot, toutes nos actions — appartiennent à la première classe des choses et il les appelle « prohairétiques ». Le corps, les biens, la réputation, les dignités — en un mot, toutes les choses qui ne sont pas du nombre de nos actions — appartiennent à la deuxième classe des choses et il les appelle « aprohairétiques ». Qu’est-ce donc la prohairesis ? Épictète nous montre que la prohairesis est la faculté qui nous fait différents de tous les autres êtres vivants. Elle est la faculté qui nous permet de désirer ou d’avoir de l’aversion, de ressentir un besoin impulsif ou de la répulsion, de dire oui ou non, selon nos jugements. Les choses prohairetiques sont libres par leur nature justement parce que la liberté de notre prohairesis est absolue: elle ne peut être restreinte ni par la douleur, ni par la mort, ni par quoi que ce soit qui lui est extérieur. Si notre prohairesis fait que nous nous accommodons d’un fait quelconque c’est qu’elle a ainsi décidé.
Ainsi, bien que nous ne soyons pas responsables des représentations qui naissent librement dans notre conscience, nous sommes absolument et sans aucun doute responsables de la manière dont nous faisons usage de celles-ci. D’après Épictète il est primordial de garder à l’esprit qu’en dehors de notre prohairesis il n’existe ni bien ni mal, et qu’il est vain de tenter de modifier la nature des choses. Quel est donc le critère qui nous permet de respecter dans n’importe quelle situation la nature des choses? Épictète nous explique que ce critère est un jugement qu’il faut apprendre par la philosophie et il appelle ce jugement dihairesis. Face à tout ce qui est aprohairétique (événements, objets, individus, etc.) quelle est alors l’attitude qu’il faut avoir? Il faut avoir l’attitude du bon joueur d’échecs, c’est-à-dire le courage de jouer et de vaincre.
Et si on perd la partie? Perdre aussi fait partie de la nature des choses. Si on perd la partie, la dihairesis qui nous guide nous empêche de faire quelconque réclamation pour ce qui advient et qui ne dépend pas de nous. En effet, il faut accepter ce que les événements et le destin nous apportent, tant que ceci n’est pas de notre ressort. L’Homme est partie intégrante d’un système qui le dépasse. Plutôt que de s’opposer vainement au sort qui lui est réservé, il l’accepte et dit merci pour l’occasion qu’il a eu de jouer, car il comprend le divin qui est en lui et fait raisonner sa vie au diapason de ses jugements guidés par la dihairesis. Cela signifie que, pourvu qu’on ait sauvegardé la liberté de notre prohairesis et respecté les règles du jeu, même si on a perdu le match d’un jour, le vrai match a toujours été gagné.
Pour le stoïcien rien ne sert de vénérer la nature, les dieux ou d’autres maîtres. Seuls des principes rationnels doivent permettre de comprendre — ou simplement accepter — le mouvement du monde et des hommes. C’est par une analyse rationnelle qu’il détermine ce qui ne dépend pas de lui, et c’est grâce à cette même raison qu’il définit ses jugements sur le monde.

La psychologie d’Épictète

Le paradigme psychologique contemporain des thérapies cognitives est fondé, dans une mesure significative, sur une série de conceptions psychologiques développées par Épictète. Au premier rang desquelles figurent les notions de représentations et de jugement. En effet, le Manuel repose sur l’adage central d’Épictète : « ce ne sont pas les choses qui te nuisent mais le jugement que tu portes sur elles ». La thérapie cognitive, telle qu’initiée par A. Ellis et A. Beck se base sur cette même idée : les conduites dysfonctionnelles des individus, les pathologies et problématiques psychologiques sont le fruit de processus représentationnels inadaptés, qui donnent à percevoir le monde de façon contre-productive9.


Reflexions  personnelles   donc  qui  n'engagent  que moi  !  

En  lisant les aphorismes du  Manuel  je suis  surprise par la similitude  des  propos  avec ceux  que  me  tenait  un  bouddhiste  (tibétain) propos  également   cités  sur  des sites de  ce courant  philosophique  ou  religieux   . (Hormis  ce que  j'ai  surligné  en  rouge   sur la nature  des choses contraire à  la vacuité)
Dirons-nous que le  bouddhisme tibétain a subi  l'influence des stoIciens grecs  ou  l'inverse   ? Les religions  comparées   ou  les philosophies  co!mparées  ,  l'histoire  des   idées   nous pousse  à  une  étude  du  parallélisme Mais  surement   plutôt  que   le stoïcisme  est   une philosophie   commune   ., une sagesse partagée  . La remarque  plus interessante  est peut  être  le  fait   qu'elle   se répande  à  nouveau  dans nos  sociétés  occidentales si  l'on prend  en compte  l’engouement  croissant   pour   ces  formes  de  pensées  qui nous revient sous   des formes exotiques :  recherche  du  bonheur  par   l'ataraxie   en particulier , apaisement  du stress de l'individu  ou  de nos sociétés , renoncement  par  l'acceptation  de notre  finitude  et  de  notre  impuissance  à  modifier   le monde   et  ce qui  nous environne.
Quelques  aphorismes du Manuel  pour  expliquer mon sentiment   :

 I
5. Ainsi, à toute idée rude[ii], exerce-toi à dire aussitôt : « Tu es une idée, et tu n’es pas tout à fait ce que tu représentes. » Puis examine-la, applique les règles que tu sais, et d’abord et avant toutes les autres celle qui fait reconnaître si quelque chose dépend ou ne dépend pas de nous ; et si l’idée est relative à quelque chose qui ne dépende pas de nous, sois prêt à dire : « Cela ne me regarde pas. »

III

A propos de tout objet d’agrément, d’utilité ou d’affection, n’oublie pas de te dire en toi-même ce qu’il est, à commencer par les moins considérables. Si tu aimes une marmite, dis : « C’est une marmite que j’aime ; » alors, quand elle se cassera, tu n’en seras pas troublé : quand tu embrasses ton enfant ou ta femme, dis-toi que c’est un être humain[iv] que tu embrasses ; et alors sa mort ne te troublera pas.

VIII

Ne demande pas que ce qui arrive arrive comme tu désires ; mais désire que les choses arrivent comme elles arrivent, et tu seras heureux.

XIV
2. On est toujours le maître d’un homme, quand on a le pouvoir de lui donner ou de lui ôter ce qu’il veut ou ce qu’il ne veut pas. Si l’on veut être libre, qu’on n’ait ni désir ni aversion pour rien de ce qui dépend d’autrui ; sinon, il faut être esclave.


XVI

Quand tu vois quelqu’un qui pleure, soit parce qu’il est en deuil, soit parce que son fils est au loin, soit parce qu’il a perdu ce qu’il possédait, prends garde de te laisser emporter par l’idée que les accidents du dehors qui lui arrivent sont des maux. Rappelle-toi sur-le-champ que ce qui l’afflige ce n’est pas l’accident, qui n’en afflige pas d’autre que lui, mais le jugement qu’il porte sur cet accident. Cependant n’hésite pas à lui témoigner, au moins des lèvres, ta sympathie, et même, s’il le faut, à gémir avec lui ; mais prends garde de gémir du fond de l’âme.


XIX

1. Tu peux être invincible, si tu ne t’engages dans aucune lutte, où il ne dépend pas de toi d’être vainqueur.


XXXIII

1. Retrace-toi dès maintenant un genre de vie particulier, un plan de conduite, que tu suivras, et quand tu seras seul et quand tu te trouveras avec d’autres.
2. Et d’abord garde ordinairement le silence, ou ne dis que ce qui est nécessaire et en peu de mots. Il pourra arriver, mais rarement, que tu doives parler quand l’occasion l’exigera ; mais ne parie sur rien de frivole : ne parle pas de combats de gladiateurs, de courses du cirque, d’athlètes, de boire et de manger, sujets ordinaires des conversations ; surtout ne parle pas des personnes, soit pour blâmer, soit pour louer, soit pour faire de parallèles. 3. Si tu le peux, ramène par tes discours les entretiens de ceux avec qui tu vis sur des sujets convenables. Si tu te trouves isolé au milieu d’étrangers, garde le silence.
4. Ne ris pas beaucoup, ni de beaucoup de choses, ni avec excès.


XXXVII

Quand tu as pris un rôle au-dessus de tes forces, non seulement tu y as fait une pauvre figure, mais encore tu as laissé de côté celui que tu aurais pu remplir.


XLI

C’est la marque d’un manque de disposition pour la vertu que de donner une grande place aux choses du corps, comme de donner beaucoup de temps à faire de la gymnastique, à manger, à boire, à excréter. Il ne faut faire tout cela qu’accessoirement, et appliquer toute son attention à son esprit.

Wikipedia : sur le manuel
Sur le Manuel  :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Manuel_d%27%C3%89pict%C3%A8te

Rappel  Ataraxie   :  bonheur par l'absence de  passions  
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ataraxie