mercredi 12 juin 2013

le symbolisme par Marie Colombet

Description de l'ouvrage

13 octobre 2011
L'essai de Marie Colombet dresse une histoire croisée picturale et littéraire du symbolisme, mouvement esthétique qui prit son essor dès la fin du XIXe siècle, en réaction au naturalisme, au rationalisme, au réalisme. Des toiles de l'initiateur, Puvis de Chavannes, aux prolongements surréalistes que connut cette manière d'appréhender le monde, de la production d'un Barbey d'Aurevilly à celle d'un Breton, l'auteure expose, analyse, dissèque les oeuvres qui ont fait et constamment réinventé le symbolisme, tout en en dévoilant les dynamiques principales (goût pour le mythe, le rêve, la représentation féminine). Par nature et comme l'indique son nom , le symbolisme veut échapper à ce sens que l'on dit « propre », restreint, figé, pour privilégier l'intuitif, l'énigmatique, le pluriel, le caché. En cela, il constitue certainement un défi à la raison et à l'intellectualisation. Est-ce pour autant qu'il est absolument hermétique ? Non, nous affirme Marie Colombet, qui s'emploie à mettre à jour, au fil dune exploration particulièrement riche, les forces créatrices qui y sont à l'oeuvre. Ou le symbolisme enfin apprivoisé.

mardi 11 juin 2013

Burke en héritage

(dans  mes  envies)

Descriptions du produit http://www.amazon.fr/Burke-Le-futur-en-h%C3%A9ritage/dp/product-description/2841865282/ref=dp_proddesc_0?ie=UTF8&n=301061&s=books

Extrait

Les silences d'Ulysse

«Il ne me paraîtrait, en vérité, rien de moins qu'impie de comparer le Parlement irlandais à un antre de cyclopes.»
Lettre à Sir Hercules Langrishe

On peut voir à Cork en Irlande un tableau inhabituel. Burke y est représenté sous les traits d'Ulysse et le peintre, James Barry, a pris lui-même place comme l'un de ses compagnons. L'oeuvre se réfère à l'épisode de l'Odyssée où Ulysse s'échappe avec ceux-ci de la caverne du cyclope Polyphème - endormi à l'arrière-plan - après l'avoir aveuglé. Le genre est celui du «portrait historique» où un moderne se voit revêtu des traits d'un personnage du passé qui, en retour suggère leur comparaison. Le portrait, en effet, fait signe et explicitement. Burke élève l'index selon un geste qui signifie à la fois le conseil et le silence. Dès lors, différentes interprétations peuvent être développées et d'abord celle-ci : la date, 1776, est l'année décisive des événements d'Amérique, celle où les colons proclament leur indépendance. Burke s'est placé à ce moment dans une position dangereuse et le cyclope à ne pas réveiller se nomme George III. La même année, Barry réalise aussi une gravure, «Phénix ou la liberté qui ressuscite». Celle-ci, morte en Angleterre, s'est transportée, pour y revivre, en Amérique. Un personnage mal identifié pourrait être Burke ; si c'est le cas, il est plutôt en mauvaise compagnie, celle d'auteurs «républicains» comme Locke ou Algernon Sidney.
Burke et Barry ont en tout cas en commun d'être irlandais et d'avoir un père officiellement protestant et une mère catholique. Et ce qu'évoque le tableau c'est bien une situation dangereuse pour les deux et plus généralement des croyances et des convictions qui doivent être dissimulées. Le couple d'Edmund reproduit celui du père : continuité de l'Église protestante établie d'un côté, de la foi catholique de l'autre ; et le protestant a un peu tardé à s'affirmer : Burke a grandi dans la vallée de Blackwater, enclave de propriétés catholiques en territoire protestant, et a été éduqué hors des circuits officiels, d'abord dans une des écoles catholiques clandestines (hedge-schools) qui se trouvaient alors en Irlande, puis sous la direction d'un Quaker, Abraham Shackelton. Son oncle maternel, Joseph Nagle, a été décrit comme «le plus détesté par les protestants de tous les catholiques du royaume.» Le père, Richard, n'aurait pu exercer sa profession d'avoué s'il ne s'était «conformé» à l'Église officielle.

Revue de presse

Il n'existait pas, en français, de monographie présentant la pensée d'Edmund Burke (1729-1797). L'ouvrage de Patrick Thierry comble ce manque. Le philosophe irlandais est pourtant un écrivain politique d'importance aux yeux des Anglo-Saxons, apprécié - fait plutôt rare - tant des conservateurs que des libéraux...
Par son fin décryptage des engagements et des textes du philosophe, Patrick Thierry restitue avec bonheur cette figure originale. (Jean Montenot - Lire, mars 2011 )

Biographie de l'auteur

Patrick Thierry, agrégé de philosophie, est ancien élève de l'ENS de Saint-Cloud. Ses travaux, notamment "La Tolérance. Société démocratique, opinions, vices et vertus" (PUF 1997), portent sur la philosophie morale et politique. Il est aussi le traducteur de Locke, Adam Smith et John Stuart Mill.
__