"il ne peut y avoir d'art sans conscience religieuse et la beauté n'est qu'une perversion de l'art .
Un commentateur sur Amazon définit très bien l'essai de Tolstoï
Je me permets de le reproduire son message ici , il est parfait (à mon sens ) :
La conscience religieuse, 16 avril 2013
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Ce commentaire fait référence à cette édition : Qu'est-ce que l'art ? (Broché)
Dans ce texte très étonnant Léon Tolstoï explique sa vision sur l'art et le but de l'art.
L'art, la religion, les classes, le professionnalisme
Pour Léon Tolstoï, l'art est une activité humaine qui consiste à transmettre des sentiments (des émotions) par des signes extérieurs. L'art ne consiste pas à créer de la beauté ou du plaisir ou à exprimer des émotions, mais à infecter les spectateurs, les lecteurs ou les auditeurs avec des sentiments. La valeur de ces sentiments doit être déterminée par la conscience religieuse (chrétienne), qui nous dicte ce qui est bon ou mauvais. Le critère de base pour désigner ce qui est bon, est la vie fraternelle de l'ensemble des populations sur terre. Le but de l'art consiste donc à transférer du domaine de la raison au domaine des émotions, la vérité que le bien-être de la population mondiale consiste dans son unité et dans le remplacement de la violence par l'amour (le Royaume de Dieu).
Malheureusement, les classes supérieures, les plus grands `consommateurs' d'art moderne, ont perdu la foi. Ils ont réduit l'art à la transmission de sentiments de vanité, d'amusement et de luxure. L'art est devenu artificiel, insincère et perverti. En un mot, une prostituée.
La sincérité de l'art a également été considérablement affaiblie quand les artistes sont devenus de purs professionnels.
Les moyens et les fins artistiques
Pour Léon Tolstoï, l'art `chrétien' peut être religieux (la transmission de sentiments concernant Dieu) ou universel (la transmission de sentiments quotidiens simples).
Des dissimulations délibérées visant à éveiller la curiosité, la révélation de nouveaux aspects de la réalité ou la mise de points d'interrogation dans une aeuvre n'aident pas, mais entravent la véritable transmission artistique. La poésie herméneutique n'est qu'une suite de mots incompréhensible, alors que le réalisme et le naturalisme ne sont pas plus que des contrefaçons de la réalité.
Évaluation
En effet, une des essences de l'art est la transmission de sentiments (d'émotions) dans le lecteur, l'auditeur ou le spectateur. Mais, la conscience religieuse (chrétienne) ne peut en aucun cas être considérée comme le (seul) critère pour déterminer si l'art est bon ou mauvais. L'art peut aussi transmettre des messages (émotionnels) sur des réalités sociales ou politiques (guerre, paix), sur la psychologie humaine (amour, haine) ou encore sur des réalités potentielles (de l'anticipation).
Les messages peuvent, bien sûr, être transmis sous une forme attrayante, suscitant la curiosité du lecteur/spectateur.
L'analyse de la poésie herméneutique ne vaut peut-être pas la peine (en fin de compte elle ne cache souvent que des sentiments/messages simples), mais les exemples que Léon Tolstoï donne, sont très compréhensibles.
In fine, l'argumentation de Léon Tolstoï concernant la transmission de sentiments simples devient une caricature, quand il rejette le Faust de Goethe parce que la pièce de théâtre n'est qu'une imitation d'anciennes aeuvres d'autres écrivains, ou, quand il appelle les dernières compositions de Beethoven (y compris sa 9me symphonie) du charabia artistique, parce que Beethoven était sourd quand il les a composées.
Ce texte controversé ne peut être recommandé qu'aux fanas de Léon Tolstoï et qu'aux professionnels de (histoire de) l'art.
http://www.amazon.fr/review/R4QSDA08GU60K/ref=cm_cr_dp_title?ie=UTF8&ASIN=2130554407&channel=detail-glance&nodeID=301061&store=booksL'art, la religion, les classes, le professionnalisme
Pour Léon Tolstoï, l'art est une activité humaine qui consiste à transmettre des sentiments (des émotions) par des signes extérieurs. L'art ne consiste pas à créer de la beauté ou du plaisir ou à exprimer des émotions, mais à infecter les spectateurs, les lecteurs ou les auditeurs avec des sentiments. La valeur de ces sentiments doit être déterminée par la conscience religieuse (chrétienne), qui nous dicte ce qui est bon ou mauvais. Le critère de base pour désigner ce qui est bon, est la vie fraternelle de l'ensemble des populations sur terre. Le but de l'art consiste donc à transférer du domaine de la raison au domaine des émotions, la vérité que le bien-être de la population mondiale consiste dans son unité et dans le remplacement de la violence par l'amour (le Royaume de Dieu).
Malheureusement, les classes supérieures, les plus grands `consommateurs' d'art moderne, ont perdu la foi. Ils ont réduit l'art à la transmission de sentiments de vanité, d'amusement et de luxure. L'art est devenu artificiel, insincère et perverti. En un mot, une prostituée.
La sincérité de l'art a également été considérablement affaiblie quand les artistes sont devenus de purs professionnels.
Les moyens et les fins artistiques
Pour Léon Tolstoï, l'art `chrétien' peut être religieux (la transmission de sentiments concernant Dieu) ou universel (la transmission de sentiments quotidiens simples).
Des dissimulations délibérées visant à éveiller la curiosité, la révélation de nouveaux aspects de la réalité ou la mise de points d'interrogation dans une aeuvre n'aident pas, mais entravent la véritable transmission artistique. La poésie herméneutique n'est qu'une suite de mots incompréhensible, alors que le réalisme et le naturalisme ne sont pas plus que des contrefaçons de la réalité.
Évaluation
En effet, une des essences de l'art est la transmission de sentiments (d'émotions) dans le lecteur, l'auditeur ou le spectateur. Mais, la conscience religieuse (chrétienne) ne peut en aucun cas être considérée comme le (seul) critère pour déterminer si l'art est bon ou mauvais. L'art peut aussi transmettre des messages (émotionnels) sur des réalités sociales ou politiques (guerre, paix), sur la psychologie humaine (amour, haine) ou encore sur des réalités potentielles (de l'anticipation).
Les messages peuvent, bien sûr, être transmis sous une forme attrayante, suscitant la curiosité du lecteur/spectateur.
L'analyse de la poésie herméneutique ne vaut peut-être pas la peine (en fin de compte elle ne cache souvent que des sentiments/messages simples), mais les exemples que Léon Tolstoï donne, sont très compréhensibles.
In fine, l'argumentation de Léon Tolstoï concernant la transmission de sentiments simples devient une caricature, quand il rejette le Faust de Goethe parce que la pièce de théâtre n'est qu'une imitation d'anciennes aeuvres d'autres écrivains, ou, quand il appelle les dernières compositions de Beethoven (y compris sa 9me symphonie) du charabia artistique, parce que Beethoven était sourd quand il les a composées.
Ce texte controversé ne peut être recommandé qu'aux fanas de Léon Tolstoï et qu'aux professionnels de (histoire de) l'art.
Ceci dit par ce que c'est Tolstoï on ne peut s'empecher une certaine sympathie lorsqu'il parle d'art dévoyé par le marché de l'art et le professionnalisme , lorsqu'il regrette toutes les energies dépensées dans des projets futiles quand tant de misère pourrait être soulagée par les sommes englouties dans des expériences artistiques contestables .... quand des fortunes croupissent dans descoffres-forts ... quand l'élitisme creuse l'abîme entre ceux qui ont accès à l'art et ceux qui en sont exclus .
Il n'a pas tort non plus quand il affirme que les critères esthétiques dans nos sociétés occidentales sont rarement sincères et authentiques mais plus souvent artificiels et subordonnés aux lois de ce qu'on appelle aujourd'hui merchandising .
A mon avis otez à son jugement la conscience religieuse et nous retrouvons beaucoup des fondements du communisme ou encore peut-être bien des échos à certaines théories bouddhistes
Romain Rolland le définissait comme un anarchiste chrétien ..
Peut être faut-il aussi retenir de l'expression conscience religieuse que l'étymologie stricte du mot religieux : encore que ... :
Il y a deux sources étymologiques du mot "religion" : relegere (cueillir, rassembler) et religare (lier, relier)
- relegere, de legere (cueillir, rassembler). Cette filiation sémantique et formelle trouve sa source dans Cicéron et est soutenue par Benveniste. C'est l'expérience de la sacralité, voire de la sainteté, de l'indemne sain et sauf : recueillir pour revenir et recommencer, dans une attention scrupuleuse, dans le respect, la patience, avec pudeur et piété. C'est l'être, l'essence, la chose même de la religion.
- religare, de ligare (lier, relier). C'est une étymologie probablement inventée par les chrétiens : la religion comme lien, lien social, croyance, lien fiduciaire, crédit fait au tout-autre en sa bonne foi, expérience du témoignage, obligation, ligament, devoir, dette entre hommes ou entre l'homme et dieu.
Ces deux sources sémantiques se croisent. Tout en critiquant Benveniste, en insistant sur le fait que l'étymologie ne fait jamais loi, Jacques Derrida les prend au sérieux. La distinction est "quasi-transcendantale". Elle correspond à deux veines irréductibles de la religion. La répétition de cette division est, "en vérité", l'origine de la répétition, la division du même.
Tant que la religion n'est pas instituée, il n'y a pas de terme commun à ce que nous appelons religion, il n'y a pas une chose une et identifiable que tous s'accorderaient à appeler religion. Unifier les deux termes, c'est résister à la disjonction, à l'altérité absolue. ( http://www.idixa.net/Pixa/pagixa-0709031246.html)
Et encore parce que c'est Tolstoï j'aimerais bien m' y attarder davantage ...
Baudelaire , Verlaine ,Mallarmé Pouchkine , Wagner, Beethoven , les impressionnistes sont condamnés
Millet , Dostoievski (difficile à comprendre !) les contes et légendes populaires ont sa faveur
Ah encore : l'objet de la beauté se résume au plaisir .
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