jeudi 30 mai 2013

Le propre de l'homme , sur une légitimité menacée.par Rémi Brague


http://www.amazon.fr/Propre-lhomme-l%C3%A9gitimit%C3%A9-menac%C3%A9e-ebook/dp/B00BTK3MHS/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1369922417&sr=1-1&keywords=r%C3%A9mi+brague+le+propre+de+l%27homme

"présentation :

Présentation de l'éditeur

Armes de destruction massive, pollution, extinction démographique : tout ce qui menace l’homme en tant qu’espèce vivante ne fait plus de doute. Mais il existe des facteurs qui viennent de l’homme lui-même, visant à saper son humanité propre. Ces facteurs ont beau être plus difficiles à saisir, c’est eux que Rémi Brague tâche de repérer à travers une analyse fulgurante et radicale de l’idée d’humanisme.
Car il ne s’agit plus de savoir comment nous pouvons promouvoir la valeur homme et ce qui est humain, en luttant contre toutes les figures de l’inhumain. Il s’agit désormais de savoir s’il faut vraiment promouvoir un tel humanisme. C’est l’humanisme lui-même qui est mis à mal. Ce phénomène récent, Rémi Brague en aperçoit des signes avant-coureurs dans trois œuvres majeures du XXe siècle, celle du poète russe Alexandre Blok, qui écrivait à l’ère de la révolution d’Octobre, et, plus près de nous, celles des philosophes Michel Foucault et Hans Blumenberg.
Nous ne pouvons plus nous bercer d’illusions. Il est facile de prêcher un humanisme réduit aux règles du vivre-ensemble, mais comment le fonder ? La pensée moderne est à court d’arguments pour justifier l’existence même des hommes. En cherchant à bâtir sur son propre sol, à l’exclusion de tout ce qui transcende l’humain, nature ou Dieu, elle se prive de son point d’Archimède. Est-ce une façon de dire que le projet athée des temps modernes a échoué ? C’est au lecteur d’en juger."


 Un  livre   dont  le  grand   mérite  est  sans doute    de nous provoquer pour  réagir  contre  ce  défaitisme , si  je me fie   à mes  réactions  à la lecture  de  l'article de  Marc  Semo paru dans   Libération  du  30 mai 2013 !!!

Longtemps l'humanisme  athée   sembla aller  de soi   dans la culture occidentale héritère proclamée de la Renaissance  et  des Lumières. 
Pas  si longtemps  que  ça   !! La mort  de  Dieu   n'a   vraiment commencé  à  se  répandre  qu'à  partir  de  Darwin et  l'athéisme  reste  encore  "la religion "  la  moins  bien partagée  . Là est  me  semble-t-il    , dans  cette   résistance ,  la véritable  question  .

L'homme y était maître  de  la nature  sur  fond  de  foi  dans le  progrès 
Peut  on encore contester  raisonnablement  la  notion globale de  progrès  ? Même  si   ce progrès mal  maitrisé peut  conduire à  des  catastrophes  ? C'est  sur  les moyens  de  maitriser  ce  progrès  qu'il  faut  se  pencher  , et  non dans  le  renoncement  à celui-ci.
Quant  à  la  nature    il faut   bien ici  appliquer le célèbre  "ni  maitre  ,  ni  esclave "  .     contentons-nous  d'agir   dans l'intéret  de  l'humanité et  la  nature  sera  sauvée   !

"notre humanisme   n'est  au  fond   qu'un  anti  anti-humanisme  " (R.Braque)
ça me  fait  penser  à  l'anti anti-sémitisme (auquel  j'adhère ) qui  pourrait  se  traduire  par   pro-sémite et  donc aboutirait  au  pro-humanisme  . Si on  ne dit  pas pro-sémitisme c'est  que   celà  induirait une idée fausse, parce  que  selective ,exclusive  et  restrictive  qui  serait  une  abherration  vis  à  vis  de  ceux  qui  ne  le  sont  pas  . Pro-humanisme   ne me  semble  pas incohérent  avec  la visée   de R. Braque   qui  semble lui opposer et  exclure  la religiosité  .Bien  des humanistes  n'avaient  pas  supprimer  le divin  , certains un  dieu  seulement absent .  Ceci dit   je veux bien  être pro-humatiste  dans ce  sens   , et  je  trouve   assez flatteur  et  confortable  d'y reconnaître l'humasme   athée .

Comment justifier la  légitimité de l'homme alors  qu'il  est  de plus en plus  remis en  question par des courants  de pensée  qui  le  voient comme une  espèce  parmi d'autres , voire une menace  globale  pour  la vie sur  terre  
Hum     Espèce parmi  d'autres   ,  rien  de choquant  sauf  pour un  anthropocentriste . La menace   en  outre  que  fait  peser  l'homme  est  surtout  une menace  pour lui  même   Seulement  si  vous considerez  que  la vie  c'est l'homme  ,  la vie  continuera bien  sans  nous  d'une manière  ou  d'une  autre  . 

..Tente de démontrer qu'il ne peut y  avoir  d'humanisme  sans  Dieu .Le propre  de l'homme  résiderait en  dehors   de l'humain et  dans la transcendance   comme  "une ancre dans le  ciel  ".
Rien  d'étonnant  de  la part  d'un croyant.

Sa cible  est  cette fois  ce qu'il   appelle  " l'humanisme  exclusif  ", aboutissement  au   XIXème  siécle de plus  de  deux mille  ans  d'histoire d'une pensée  occidentale fondée  sur un  double  héritage d'Athènes  et  de   Jérusalem.
Rien  de  neuf   notre  culture  est  judeo-chrétienne   dans une  filiation platonicienne

Il  y eut  d'abord  les  grecs  qui  d'abord   théorisèrent   la différence  de   l'homme   "animal raisonnable  et  animal  politique , d'avec le  reste du vivant .
La deuxième  étape  fut  celle  de l'affirmation  de  l'homme comme  supérieur  aux autres espèces   , car  choisi par  Dieu  selon la  tradition   biblique 
(avec  quelques  reserves pour  le peuple  élu  moteur  des  guerres   de  religions  )

La troisième  phase  fut  celle  de la conquête où  l'homme  de par  son  activité même  se posa selon la formule  de Descartes  comme  maitre et  possesseur  de la nature, La dernière  étape fut  celle  d'un humanisme  excluant le  divin  où  "l'homme est l'être le plus haut qui  n'en  tolère  aucun  autre  au-dessus  de  lui "
Au milieu du XIXème s commença  alors le détricotage  humain :" la  Nature sera  libre, sans  homme pour  la contraindre et  cette  race sera éteinte car  elle  était  maudite depuis son  enfance ",écrivait ainsi le jeune Gustave Flaubert . ( ?)

L'obsolescence  de  l'homme est  au coeur  de la pensée nihiliste   qui  se demande  si  c'est un bien qu'il  y  ait  quelque chose plutpot  que  rien."pourquoi  devrions nous  devoir   :  refus  assumé de  toute dette envers Dieu  comme  des générations précédentesou futures.
Convaincant  dans  sa demonstration  des limites de  l'humanisme   athée  (interessant !) le philosophe  est plus à  la peine pour  répondre à  la  question  provocatrice qui  est  au coeur  du  livre    , celle  de  savoir  s'il  est  bon  que  l'humanité existeet necessaire qu'elle  survive  
Un croyant peut  poser  cette  question  à  son  Dieu  ? 
" Ce Dieu  méchant  de la  Gnose  ou  du  manichéisme  est au fond plus plausible que  celui  de  la  Bible si  l'on  cherche  une explication  facile à  la présence du mal  dans le  monde  "

Face  à  cettte pensée  structurée  aussi  provocatrice  que  stimulatricepour  le  non -croyant  il  nous reste  à  mobiliser   le  ban  et  l'arrière ban  du  materialisme depuis  Epicure  avec  ses  dieux  trop  occupés  à  leurs  afaires pour  traiter  de  celles  des hommes   jusqu'à  Diderot  Sans parler  de  Marx  ou   Nietzsche, pour reussir   à démontrer  que l'homme, fruit  du  hasard est  d'abors s libre  de  son propre choix  .
Merci  à  Marc Semo  , voici  un livre que vous  m'avez  convaincue  de lire  ...
Sans faire  de procès  d'intention  ,  puisque  je  n'ai pas lu  le  livre :
Je ne sais pas  pour  quelle  raison  cette obstination  à  refuser   la "spiritualité " aux  athées   !!
Faut-il  reformuler  l'humanisme   ?  Un  humanisme  où lucidement   l'homme  comprend  que  son  propre  interet  réside  dans   le  souci qu'il  a  de l'autre et   que   c'est  de  cette  relation  qu'émerge  la   notion  de  bien  et  de  mal  de bon et  de  mauvais  de  beau  et  de  laid  .qu'il  en découle  des lois  (des droits et  des  devoirs )   sans  qu'il  soit   necessaire   de craindre   la colère   de Dieu   ?
Creature imparfaite  ou  dysfonctionnement des processus  individuels  ou  collectifs    la resistance   au  mal   dont l'homme  se  rend  coupable  , par  l'appel  à  la raison  me  parait  plus   constructif  que  l'espoir en  un  hypothétique  salut  qui  endort  notre  combativité  pour  des  lendemains meilleurs   (même  si  on  n'est pas  très optimiste ) .
Quant   à  savoir  pourquoi  nous sommes  là  plutôt  que  rien  Pourquoi  il  y a  eu  un  commencement   (on peut  douter  qu'il   y en ait  eu  un  .... Ma foi  il  nous  faut  bien  admettre  que  l'homme   n'a pas encore tout  découvert  ou tout compris . Ce jour  là  sera-t il  encore  un homme  ou bien   aurons  nous  laissé  la  place à  une   nouvelle  espèce  omnisciente   ?
Voici  un  sujet  inépuisable !

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