samedi 7 mai 2016

Les communions humaines de Régis Debray

" Pour en  finir avec  la religion"






       Renoncer  au  mot  de  religion, pour y  voir  un  peu  plus clair  dans le monde toujours  opaque des croyances . C'est  à cette conclusion  qu'a abouti Régis Debray , après  maintes années de  recherche. Avec cette mise  au  point  qui  résume l'essentiel  de  ses travaux , il  nous  expose  cette nécessite de  façon  succincte, élégante  et  rigoureuse.
Ce retour  aux  sources de notre  vocabulaire et  de  de nos façons de  penser s'adresse de  préférence  à l'homme  du  commun, soucieux de  comprendre , tout  bonnement, de quoi  on  parle  quand  on  dit  , et mélange  à la va-vite , les mots de  religion, symbolique, sacré, spirituel  ou  croyance.
Le  but  :  montrer  que  sous ce mot trompeur, "la religion", il n'y a que   des réalités immémoriales et  toutes simples, qui  nous concernent  tous , y compris ceux comme le signataire , qui  croient  n'en  avoir   aucune.

(ce  livre  a été  publié  en  2005 ...qui  l'a entendu  ?????)
Ce mot  communion ,  me plait bien  pour remplacer  religion  , mot  qui  rassemble sans  exclure  et   n' a pas besoin  de  transcendance  .

Un  pot  au  noir:  la définition 
Définir la  religion  est  un exercice  cent  fois  répété et  désespérément  peu  concluant. De  Cicéron   à  Mircéa  Eliade, de  Saint  Augustin  à  Hans  Küng, chaque  auteur y va  depuis  deux  mille  ans  de  sa formule et  aucune  ne fait  consensus. La plus  neutre  due  au  philosophe   Durkheim est la  la  plus fréquemment citée  par nos  manuels   :  "  Une  religion  est  un système  solidaire  de  croyances et  de  pratiques  qui  unissent en  une même  communauté morale, appelée   Église, tous ceux qui  y  adhèrent". 
>>Pas de  religion sans Église?
L'hindouisme n'en  a  pas , c'est d'abord un  mode de vie;  Prêtres et   prêtresses du  culte  Vaudou, ne forment pas  un corps  sacerdotal hiérarchisé, mais ce défaut de système  anima  deux siècles  durant la  résistance   haïtienne à  l'esclavage. il  y  a  souvent  pratique sans croyance  : un juif  agnostique  peut célébrer  Yom  Kippour et  un  Sikh  athée  n'ira  pas  pour autant  chez  le  coiffeur  . 

(comme  nous  célébrons  Noël   ou  Pâques   ...)

Les  mots  à  tout faire  sont rarement   définissable  :  culture, amour  , liberté, vie   flottant  dans un flou  avantageux  qui  ouvre  aux badauds une  auberge  espagnole  . Et qu  dire  à fortiori  de laïcité , république, occident,  démocratie  !  appréciable  est l'imprécis  quand il  facilite l'accès aux  fondamentaux  .

Le grand mérite  de   ce livre  est  de  préciser  pour quelle raison  une  société laïque  ne  peut  ignorer le  fait   religieux  . Respecter les croyances de  chacun non  pas dans le seul  souci  de  la tolérance  mais   surtout dans celui  d'apaiser  les conflits qui  peuvent  naitre de ces différences  en préservant l'égalité de   tous . Essentiellement  question  de  justice et application des  lois .

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