vendredi 19 juin 2015

Roland Barthes , le degré zéro de l'écriture


"C'est parce qu'il n'y a pas de pensée sans langage que la Forme est la première et la dernière instance de la responsabilité littéraire, et c'est parce que la société n'est pas réconciliée que le langage institue pour l'écrivain une condition déchirée." Roland Barthes.

Quatre  de  couv:
Dans tout   l'oeuvre   littéraire  s'affirme une  réalité formelle in dépendant  de  la langue et   du  style :  l'écriture  considérée comme  le rapport  qu'entretient l'écrivain  avec  la  société, le  langage  littéraire transformé  par  sa  destination  sociale.
Cette  troisième  dimension de  la   Forme a  une  histoire qui  suit  pas  à  pas  , les déchirements de la conscience  bourgeoise : de l'écriture transparente  des Classiques  à celles, de plus en plus trouble , du  XIX ème s, puis  à  l'écriture neutre d'aujourd'hui. Cette relation entre Littéraire et  Histoire (entre l'écrivain  et la société )  est illustrée  par   huit  "nouveaux essais critiques" (ici réunis  pour la première  fois  ) sur divers auteurs de La Rochefoucauld et  Chateaubriand  à   Flaubert, Proust, Verne, Loti ....
"L'écriture  littéraire  porte  à  la fois l'aliénation  de  Histoire et le  rêve de   l'Histoire : Comme Nécessité, elle  atteste  le  déchirement des langages, inséparable  du  déchirement  des classes;  comme  Liberté, elle  est la conscience de  ce  déchirement et  l'effort  même  qui  veut  le  dépasser."

(Editions du  seuil  1953 et  1972)

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