Voilà je 'ai lu ... Pour l'heure passons sur mon projet de roman avorté (peut-être :-)
Après bien des hésitations j'adhère et je reconnais à l'auteur des qualités exceptionnelles !
Pour moi c'est un visionnaire génial d'une érudition colossale !
Je ne mets pas toutefois de côté mon esprit critique et je reprends l'ouvrage pour tenter d'éclaircir quelques poins obscurs
D'abord pourquoi cet ouvrage ne déclenche -t-il pas (en France ?) plus de polémique ?
Pourquoi nos grands ténors de la philosophie , de la sociologie , de l'économie , des sciences se font-ils aussi discrets sur un tel sujet qui devrait révolutionner nos systèmes dans tous ces domaines ?
Pourquoi ne pas entendre ses alarmes ?
Aveux d'impuissance ou laxisme ? Indifférence au monde que nous laisserons aux prochaines générations ? Certitude d' être parmi les élus ? Mépris pour les futurs inutiles ?
Je n'ai peut être pas moi-même entendu les voix qui ont pris son parti ! mais je n'ai peut être pas suffisamment écouté ou prêté suffisamment attention , pas ouvert les bonnes portes ....
Le premier constat est que Harari est de culture anglo-saxonne et on n'oublie pas que le sérail de la vieille Europe traine toujours des pieds avant de prêter l'oreille aux sirènes qu'il n'a pas initiés !
Des pages de références pour appuyer ses théories ou seulement ses arguments ont le plus souvent des accents inconnus du grand public francophone ! Il est nécessaire de décrypter avant de valider et la prudence est un bon prétexte pour refuser l'engagement , même devant des évidences qui devraient rallier le bon sens commun .
Bien , bien j'ai aussi quelques points à éclaircir et ses démonstrations vont un vite parfois pour moi . (je devrais peut-être aussi lire Sapiens son premier opus .
Ce qui me trouble en premier lieu : c'est cette association d''humanisme-libéral qui a succédé aux précédentes théories philo-politico-économiques et qui serait responsable de la menace qui pèse sur l'humanité .
Je ne pense pas que les deux termes soient fatalement associés et qu'il faille rejeter à la fois l'un et l'autre dans ce couple mal apparié ?
Mais je soupçonne une vision anglo-saxonne des deux termes non en parfait accord avec nos concepts européens (du continent ) ???
L'effrayant sur lequel on peut indiscutablement s'arreter c'est sur les conséquences dramatiques de cette évolution de l'homme , (peut être réellement non maitrisable,) sur les autres espèces , l'écologie, sur la planète ... et sur la perspective quasi ineluctable que nous nous acheminons vers une société partitionnée entre individus nantis (plus ou moins augmentés ) et populations d'inutiles .
Ce constat comme cette perspective sont les deux menaces qu'il est difficile d'ignorer ou de réfuter .
+ article du Figaro : La nouvelle bible de l'humanité
" Harari parachève ainsi son grand ouvrage qui peut se lire comme une nouvelle Bible, une version évolutionniste et anti spéciste de l'histoire de l'homo sapiens, depuis sa genèse jusqu'à l'Apocalypse dont l'auteur prophétise qu'elle pourrait être imminente. Une bible qui affirme que la «religion» humaniste est une construction culturelle imaginaire au même titre que les monothéismes. À cet égard, on s'étonne qu'elle ne suscite pas davantage de débats dans les pays des droits de l'homme.Version evolutionniste : oui
anti speciste ? que l'homme soit un animal , on ne peut qu'être d'accord , Que nous soyons le résultat d'algorithmes , c'est probable .
Mais il n'y a pas de prophétie chez Harari il me semble . seulement la projection dans le futur de plusieurs possibles , dont certains alarmants. si nous ne changeons rien à notre manière de vivre .L'exacerbation des inégalités me parait bien évidente pour annoncer sans messianisme inconsidéré l'émergence d' une société à deux vitesses avec une population d'inutiles dont les privilégiés ne sauront que faire !
Dès les années 70 et avec le début de la robotisation , il était facile de prévoir la disparition progressive mais ineluctable des emplois . On leurrait alors les gens avec la promesse d'une civilisation des loisirs , et de là sont nées les 35 heures une....Le nécessaire partage de l'emploi était un leitmotiv . Aujourd'hui , on allonge le temps de travail et on voudrait gèré le chomage !!
Beaucoup à dire sur le sujet !!!!!
Apocalypse imminente : c'est avouer n'avoir pas lu le livre jusqu'au bout .
Humanisme = religion , construction culturelle imaginaire : n'est-ce pas la caracteristique de tout idéal ?
Moi je suis seulement génée quand Harari forme le couple Humanisme-libéral .
Une philosophie de l'humain associée à un systéme politico-economique en ignorant le capitalisme serait mon reproche à Harari .
Si sa culture anglo-saxonne lui permet de situer l'origine du libéralisme dans l'humanisme , on peut comprendre avec un peu gymnastique mentale , mais l'humanisme ne peut cautionner le capitalisme qui ,issu du libéralisme opprime , les non-possédants et dicte sa tyrannie du marché !
Je reprocherais à Harari d'ignorer le capitalisme et sa responsabilité dans l'accelération des inégalités .
Quant à la boutade sur les droits de l'homme , quelle mauvaise foi !!!!!
L'ouvrage de Harari n'est pas un manifeste revolutionnaire !! ce n'est que le constat des processus en cours
A moins qu'il faille y lire un contre manifeste du Dataisme !! :-)
Vegan et bouddhiste
Yuval Noah Harari, né en Israël en 1976, universitaire spécialisé dans l'histoire militaire du Moyen Âge, diplômé d'Oxford, donne des cours de World History à l'université hébraïque de Jérusalem. Il a diffusé ses cours sur internet sous forme de MOOC puis les a transformés en livres. La séduction qu'il exerce tient sans doute à son style convivial de professeur charismatique qui veut pousser ses élèves à remettre en question leurs idées toutes faites pour montrer que leurs croyances et leurs valeurs sont fragiles.
Vegan bouddhiste et israelien !! De quoi se mettre à dos bien du monde !!!!
Les religieux du livre, les acteurs de la filière alimentaire carnée et "beaucoup d'autres du politiquement correct !!
Végétalien - une grosse centaine de pages d'Homo Deus est consacrée aux souffrances que Sapiens fait subir aux autres animaux - Harari vit dans une communauté agricole coopérative près de Jérusalem. Il est aussi adepte de la méditation bouddhiste, tendance Vipassana. Homo Deus est d'ailleurs dédié à son maître S.N Goenka.
Hum ! nier la souffrance animale , partisan d'une existence consacrée à la sagesse et à la recherche du bonheur , loin de la société de consommation , voilà des qualités qui meritent l'admiration !
Les droits de l'homme, une inventionLe livre lu par des millions de gens n'a pas besoin d'adoubement de complaisance !
Des personnalités mondialement admirées, comme Bill Gates et Mark Zuckerberg, ont chaleureusement recommandé Homo Sapiens. Barack Obama a dit qu'il avait adoré cette «histoire de l'humanité vue du ciel», curieuse expression pour qualifier une vision réductionniste de l'homme. On se demande si l'ancien président américain a lu les pages 136 et 137 dans lesquelles Harari décortique le fameux passage de la Déclaration d'indépendance des États-Unis qui dit que tous les hommes sont créés égaux, doués de droits inaliénables parmi lesquels la vie, la liberté, la recherche du bonheur. «Ces principes universels, affirme Harari, n'existent nulle part ailleurs que dans l'imagination fertile des Sapiens et dans les mythes qu'ils inventent et se racontent. Ces principes n'ont aucune validité objective.» Harari écrit également, et pour lui cela ne semble pas souffrir discussion, que «la liberté est une invention des hommes qui n'existe que dans leur imagination». Il entreprend alors une étrange traduction «en langage biologique» de la Déclaration d'indépendance.
Harari écrit également, et pour lui cela ne semble pas souffrir discussion, que «la liberté est une invention des hommes qui n'existe que dans leur imagination»..Ce n'est pas un "eureka" philosophique il me semble !!!!!!!
Quant à l'âme dont il est plus longuement question dans Homo Deus, elle n'existe pas non plus, explique-t-il, puisque les chercheurs qui ont scruté tous les recoins du cœur et du cerveau humain ne l'ont jamais découverte."L'âme 'existe pas" : J'adore :-) !!!!!
En France, Homo Sapiens n'avait pas fait l'objet d'un grand lancement médiatique. Il s'est transmis de bouche-à-oreille et… d'homme à homme. Phénomène singulier, il a été lu principalement par des hommes de catégories socioprofessionnelles supérieures qui le recommandaient à leurs amis, comme les lectrices le font habituellement avec leurs romans préférés.
Qui trop embrasse sème la confusion
Pourtant la plupart des lecteurs d'Homo sapiens, lorsqu'on leur demande ce qu'ils en ont pensé et quel est le propos de l'auteur, ont du mal à répondre. Ils plissent le front. En effet, en le lisant, on se demande où Harari veut en venir. On sent qu'il veut en venir quelque part, mais qu'il entretient un certain flou, ou peut-être qu'il n'arrive pas à dissiper le flou de sa propre pensée. Il est indéniablement plus à l'aise dans les passages narratifs que dans lorsqu'il entreprend de philosopher.
Ses lecteurs ont apprécié le foisonnement de connaissances déployées. Il est vrai qu'on peut picorer dans ces livres une multitude d'études chiffrées et d'anecdotes historiques intéressantes. Mais dans certains domaines, ces connaissances sont sujettes à caution, parfois erronées à force d'être schématiques ou partielles, au point qu'on se demande si elles sont de première main ou s'il répète ce qu'il a lu dans les livres répertoriés dans la bibliographie. Une bibliographie où ne figurent que des ouvrages et des articles contemporains. La culture classique de Harari, en littérature et en philosophie, sans parler de la théologie, semble très succincte.
Harari a un réel talent pour vulgariser, faire réfléchir en faisant marcher l'imagination de son lecteur. À cet égard, il serait certainement un bon auteur de romans dans lesquels il pourrait laisser s'exprimer les contradictions et les angoisses légitimes qui l'habitent.
Mais en refermant Homo Sapiens et Homo Deus qui brassent des milliers de siècles, d'histoires, de sujets, d'idées et de supputations, on est assommé comme si on sortait d'un chaos. À la toute dernière page, Harari semble dire qu'il a eu lui-même cette impression: «Élargir nos horizons peut se retourner contre nous en semant la confusion et en nous rendant plus passifs qu'avant.» Étrange.
!!! Faut-il reprocher à Harari , le foisonnement de ses connaissances ?
Faut-il lui reprocher , de nous laisser le choix de la conclusion ?
Faut-il lui reprocher la reserve prophétique ?